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Aggravation de la pénurie d’eau et des maladies en Syrie du Nord
Une aggravation de la pénurie d’eau et des maladies sévit parmi les réfugiés syriens dans des centaines de camps (au nord-ouest du pays), alors que les organisations humanitaires cessent de soutenir les services d’eau et d’assainissement en raison du recul du financement, au milieu de l’intensification de l’été.
Pénurie d’eau et risques sanitaires accrus
Hussein al-Naasan (30 ans) raconte sous le soleil brûlant les difficultés qu’il rencontre pour fournir de l’eau à sa famille résidant dans un camp de la ville de Sarmada, près de la frontière turque, déplorant le refus des organisations de leur fournir de l’eau après les avoir privés de paniers alimentaires, « comme s’ils essayaient de tuer les déplacés lentement ».
Sa famille, composée de sa femme et de ses deux enfants, partage un réservoir d’eau avec 3 autres familles, se partageant l’utilisation et le coût de l’eau de plus en plus nécessaire pendant l’été avec la montée des températures à l’intérieur des tentes répandues dans la région.
Il craint que l’interruption de l’eau et l’arrêt de la collecte des déchets ne conduisent à la propagation de germes et de maladies, entraînant l’effondrement d’un système de santé déjà défaillant après plus de 13 ans de conflit dévastateur, qualifiant la situation de « catastrophe majeure ».
Crise de financement et besoin de soutien financier
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies affirme que plus de 4 millions de personnes (au nord-ouest de la Syrie), représentant 80% de la population, ont besoin de soutien dans les secteurs de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène cette année, mais ces secteurs sont les moins financés.
Les régions en dehors du contrôle du gouvernement syrien à Idlib et ses environs abritent plus de 5 millions de personnes, la plupart étant des déplacés, selon les Nations Unies.
Depuis des années, les habitants de camps surpeuplés dépendent de l’aide alimentaire, médicale et logistique fournie par des organisations locales et internationales dans un contexte de pauvreté extrême.
Le bureau des affaires humanitaires des Nations Unies estime que 41% des camps, soit 460 sur 1100 camps, manquent d’un soutien de base pour l’eau, l’assainissement et l’hygiène.
Impact sur la santé des réfugiés syriens
Le financement requis pour répondre aux besoins en eau, assainissement et hygiène a atteint seulement 2% au premier trimestre de 2024, selon la même source.
David Carden, adjoint du coordinateur régional de la crise syrienne pour l’Agence France-Presse, décrit les conditions des camps au nord-ouest de la Syrie comme déplorables, 70% d’entre eux étant surpeuplés, exposant les familles à une chaleur étouffante dans des tentes délabrées, tandis que les déchets s’accumulent dans des camps privés de soutien à l’assainissement.
Propagation de la gale et appels à une aide d’urgence
La « Gouvernement de Salut », qui gère les zones contrôlées par le Front de libération de la Syrie à Idlib et ses environs, peine à trouver des alternatives, selon Firas Kurdoush du ministère du Développement de ce gouvernement.
Kurdoush met en garde contre l’aggravation de la souffrance des déplacés dans les camps en cas de poursuite de la cessation du soutien, risquant de provoquer une catastrophe humanitaire.
Les « Coordinateurs de la réponse en Syrie », une coalition d’organisations locales dans le nord-ouest de la Syrie, signalent la propagation de maladies de la peau dans les camps simultanément à l’augmentation des températures et à la baisse des quantités d’eau disponibles.
Lors d’une visite sur le terrain dans un camp en périphérie de Sarmada, un médecin de l’association locale « Al-Ataa » a constaté que le taux d’infection par la gale dans certains camps dépasse 90%, attribué au manque d’eau, à la propagation des déchets dans les rues et à l’absence de réseaux d’assainissement.