Table of Contents
Agressions en colonie : le calvaire de Jean de 11 ans
Jean n’est plus tout à fait le même depuis son retour de colonie de vacances. Ce dimanche 1er septembre, veille de la rentrée, le petit garçon de 11 ans s’est couché en pleurant, se réveillant agité la nuit et s’énervant pour la moindre frustration. Sa mère, Cécile Lemaire, a déposé une plainte pour « violences aggravées » après avoir retrouvé son fils « couvert d’hématomes ». D’après les informations rapportées, d’autres enfants l’auraient roué de coups pendant son séjour en colonie.
Une mère en quête de réponses
Cécile, 41 ans et résidente d’Oissy dans la Somme, cherche à comprendre les circonstances de ces blessures. Elle s’interroge sur le mutisme des animateurs et l’absence d’excuses de la part du centre de vacances. Une semaine après les faits, la colère se lit sur son visage : « Personne ne m’a informée d’un problème. Comment est-ce possible ? »
Découverte des blessures
Le 29 août, Cécile attendait son fils à la gare routière d’Amiens, après qu’il ait passé une semaine à 750 km de là, à Camaret-sur-Mer, en Bretagne. À peine sorti du bus, elle remarque une marque bleue sur sa pommette droite. « C’est quoi, ce coquard ? » demande-t-elle. La réponse de Jean est brève : « Laisse tomber, maman. » En soulevant son pull, Cécile découvre alors qu’il a des bleus sur tout le corps. D’ordinaire joyeux, Jean semble perturbé, comme paralysé. Interrogé sur place, l’animateur reste évasif : « Bah, j’en sais rien. » Un mail envoyé au responsable du centre reste également sans réponse.
Les révélations de Jean
Quelques heures plus tard, Jean se confie à sa mère, mais c’est surtout à ses cousins qu’il raconte l’horreur de son séjour. Ses agresseurs, trois jeunes de 12 à 13 ans, lui auraient fait des menaces terrifiantes : « Si tu parles, t’es mort. On va aller violer ta mère. » Cécile écoute son fils décrire les agressions répétées, y compris des coups de pied et des claques dès le réveil. Les violence physique étaient quotidiennes : « T’as 2 minutes pour te laver sinon on te frappe », lui auraient-ils intimé.
Des accusations graves et une enquête ouverte
Jean raconte comment il a été impliqué dans une bagarre un soir de soirée dansante, où il se fait bousculer, entraînant le coquard qu’il porte. Cécile se demande également s’il y avait suffisamment d’animateurs pour encadrer tous les enfants. Le directeur de l’association Éducation Jeunesse Aisne, qui gère cette colonie, a réagi en lançant une enquête interne pour clarifier les circonstances de ces violences. « Quand il y a cent enfants, il faut neuf éducateurs minimum. Il y en avait presque le double », assure-t-il.
Un drame inacceptable
Le récit de Jean devient encore plus troublant lorsqu’il explique qu’il a été découragé de contacter sa mère, les animateurs lui répondant : « Si c’est pour te plaindre, ce n’est pas la peine. » Au milieu de ce calvaire, Jean se souvient des tentatives de ses agresseurs de le contraindre dans des positions humiliantes. « Heureusement que je fais de la boxe, sinon ils m’auraient violé », déclare-t-il lors de son entretien avec un gendarme. Pour échapper à ses agresseurs, il se cache même dans les buissons, affirmant que personne n’avait remarqué son absence au dîner. Désormais, Jean souhaite se réinscrire à la boxe, pour être prêt au cas où une situation similaire se reproduirait.