Home ActualitéAgriculturePeste porcine en Catalogne: enquête et hypothèses sur l’origine

Peste porcine en Catalogne: enquête et hypothèses sur l’origine

by charles
Espagne

La Peste porcine africaine en Catalogne a été détectée fin novembre dans une zone du nord-est espagnol, avec 13 cas signalés à ce jour et un renforcement des mesures sanitaires. Le gouvernement espagnol a annoncé «ouvrir une enquête complémentaire sur l’origine du virus», après des analyses suggérant que la souche détectée ne correspond pas à celles circulant actuellement dans l’Union européenne. L’hypothèse d’une contamination par une charcuterie ou d’une fuite dans un laboratoire est discutée par les autorités et les chercheurs, sans consensus pour l’instant. Joaquim Segalès, l’un des chercheurs du laboratoire proche de Madrid, a réfuté l’idée d’une fuite accidentelle, affirmant qu’«aucun élément permettant de suggérer que le centre puisse être à l’origine de l’épidémie actuelle».

Vue générale d'une zone surveillée en Catalogne
Vue générale des zones concernées par l’épidémie en Catalogne (image illustrative).

Dans le nord-est de l’Espagne, 13 cas signalés et une enquête ouverte

Selon le ministère espagnol de l’Agriculture, 13 cas de peste porcine africaine ont été détectés dans une zone de Catalogne depuis le 28 novembre et les autorités ont mobilisé une centaine de soldats pour contenir la propagation. Le ministère a indiqué dans un communiqué que l’enquête sur l’origine du virus était «ouverte» et que des analyses complémentaires étaient en cours.

Le rapport initial analysé par le laboratoire près de Madrid et consacré au séquençage du virus détecté en Catalogne montre que le groupe génétique n’est pas celui circulant actuellement dans les pays européens touchés par la maladie. Il est, en revanche, «très similaire» à la souche géorgienne dite Géorgie 2007, régulièrement utilisée comme référence dans des infections expérimentales ou pour évaluer des vaccins en développement, selon le ministère.

La découverte d’un virus similaire à celui qui a circulé en Géorgie n’exclut donc pas la possibilité qu’il provienne d’une installation de confinement biologique, selon le même document. Jusque-là, une autre hypothèse envisagée par les experts était que le virus ait pu arriver via une charcuterie contaminée transportée par la route, puis consommée par un sanglier. Un laboratoire (IRTA-CReSA) avec des unités de confinement biologique de niveaux 2 et 3 est situé à quelques kilomètres de la zone touchée.

Jeudi, Joaquim Segalès, l’un des chercheurs du laboratoire, avait réfuté auprès de l’AFP l’hypothèse d’une fuite accidentelle, assurant n’avoir «aucun élément permettant de suggérer que le centre puisse être à l’origine de l’épidémie actuelle», et Òscar Ordeig, le responsable chargé de l’Agriculture au sein du gouvernement catalan, a déclaré que les autorités «ne confirment, ni infirment» cette hypothèse, évoquant «des informations manquantes».

Laboratoire proche de Catalogne évoqué dans l’enquête
Éléments présentés par L’Indépendant sur les pistes d’origine.

Analyse génétique européenne et prudence face aux conclusions

Une étude commandée par l’Union européenne et fondée sur le séquençage moléculaire du génome viral compare la souche catalane aux différents cas de PPA détectés dans l’Union européenne. Selon le rapport, cité par 3.cat, le virus identifié en Catalogne appartient à un groupe génétique distinct de ceux actuellement circulants dans les États membres et est étroitement apparenté à une souche connue sous le nom de Géorgie 2007, modèle de référence dans les infections expérimentales et les essais vaccins en développement.

Malgré cette piste, Òscar Ordeig a déclaré: «Nous avons plus d’informations qu’hier, mais moins que demain. Laissons les techniciens et les scientifiques travailler»; ces éléments n’impliquent pas en soi une modification des protocoles déjà en place pour contenir la propagation. Les zones affectées demeurent sous surveillance sanitaire renforcée, avec interdiction de transport d’animaux et désinfection systématique des exploitations concernées.

Les autorités appellent à la prudence et précisent qu’aucune conclusion définitive ne peut être tirée tant que les résultats techniques ne seront pas stabilisés. En attendant, les autorités soulignent l’importance de la coopérations entre les services régionaux et nationaux et rappellent que les enquêtes peuvent prendre du temps et aboutir à des conclusions qui ne satisfont pas nécessairement toutes les parties prenantes.

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