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Aide financière américaine à l’Argentine: Milei et Trump réunis

by charles
Argentine et États-Unis

Les États-Unis déploient une aide financière américaine à l’Argentine sous forme d’un échange bilatéral de devises, dit \ »swap\ », pour 20 milliards de dollars, et d’une intervention américaine directe sur le marché des changes, afin d’acheter et soutenir un peso sous pression et de soulager les réserves de la Banque centrale argentine. L’annonce s’inscrit dans un contexte économique incertain et en amont des législatives de mi-mandat prévues le 26 octobre. Parallèlement, la présidence argentine a annoncé que l’entreprise OpenAI, créatrice de ChatGPT, a signé une lettre d’intention pour construire un mégacentre de données pour l’intelligence artificielle en Patagonie, un projet d’investissement de 25 milliards de dollars.

Milei et Trump lors d
Rencontre Milei et Trump illustrant les discussions sur l’aide économique américaine.

À Buenos Aires et Washington: les détails de l’aide financière américaine

Le Trésor américain a annoncé jeudi une aide financière, sous forme d’un échange bilatéral de devises, dit \ »swap\ », pour 20 milliards de dollars, et d’une intervention américaine directe sur le marché des changes, pour acheter et soutenir un peso sous pression, soulageant les réserves de la Banque centrale argentine.

L’annonce a été suivie d’un effet immédiat sur la monnaie: elle s’est raffermie à environ 1 370 pesos pour un dollar au taux officiel, contre 1 490 jeudi, soit un gain de plus de 8% en quatre jours, selon les chiffres diffusés par les autorités argentines.

La présidence argentine n’a pas donné de détails sur la visite de Milei, qui voyageait lundi, autre qu’une réunion suivie d’un déjeuner de travail avec Donald Trump. Sans garantie d’annonces depuis Washington, Javier Milei a déclaré lors d’une interview radio que \ »si certaines choses sont conclu es, elles feront l’objet d’annonces. Sinon, ce sera pour plus tard\ ».

Le soutien américain intervient à un moment critique pour Javier Milei. Dans quelques jours, le 26 octobre, il fait face à des législatives de mi-mandat indécises, qui vont déterminer sa marge de manœuvre parlementaire et sa capacité à gouverner pour les deux années restantes de sa présidence. L’incertitude liée au scrutin – et au maintien ou non du cap d’austérité – avait mis l’économie argentine, la troisième d’Amérique latine, à la merci de turbulences financières ces dernières semaines.

Ainsi que certains analystes l’ont relevé, il existe des interrogations sur les contreparties potentielles à l’aide américaine. Le economiste et ancien président de la Banque centrale Martin Redrado parle d\ »une assistance financière, une nouvelle passerelle\ », mais précise: \ »Mais l’Argentine ne peut pas aller de passerelle en passerelle\ ».

Pour l’évolution des contreparties éventuelles, la presse argentine évoque des scénarios tels qu’un accès privilégié à des ressources minières argentines ou un repositionnement des relations commerciales vis‑à‑vis de la Chine, deuxième partenaire du pays après le Brésil, mais Milei a nié l’idée que les États-Unis aient demandé la fin de l’accord d’échange de devises existant déjà entre l’Argentine et la Chine, affirmant: \ »C’est faux, ils ne l’ont pas demandé. La raison pour laquelle nous recevons ce soutien est géopolitique\ ». \ »Les États-Unis ont décidé d’être leader sur le continent américain\ », a‑t‑il ajouté lundi.

L’ambassade de Chine en Argentine a réagi ce week-end à des propos prêtés à Scott Bessent sur les relations entre l’Argentine et la Chine, estimant que les États-Unis \ »doivent comprendre que l’Amérique latine et les Caraïbes ne sont le jardin de personne\ », et \ »ont le droit de choisir librement leurs partenaires\ ».

Vendredi, la présidence argentine a annoncé que l’entreprise américaine OpenAI, créatrice de ChatGPT, a signé une lettre d’intention pour construire un mégacentre de données pour l’intelligence artificielle en Patagonie, un projet d’investissement de 25 milliards de dollars.

Milei à Washington lors d
Photo AFP illustrant Milei lors d’une rencontre avec des responsables américains.

Réactions et enjeux politiques en Argentine

Au-delà de l’alliance géopolitique, les réflexions se multiplient sur les enjeux économiques et institutionnels. La presse argentine s’interroge sur de potentielles contreparties, telles qu’un accès privilégié à des ressources minières argentines ou un assouplissement du régime de changes, et sur l’impact de l’aide sur le calendrier électoral.

Javier Milei a réaffirmé l’idée d’un leadership américain, déclarant: \ »Les États-Unis ont décidé d’être leader sur le continent américain\ », et certains soutiens prennent ce commentaire comme un signal sur les enjeux régionaux. Pour l’économiste Martin Redrado, l’hypothèse d’une \ »d’une assistance financière, une nouvelle passerelle\ » est plausible à court terme, mais il insiste: \ »Mais l’Argentine ne peut pas aller de passerelle en passerelle\ » et appelle à armer un programme législatif axé sur la production et l’emploi, dans un pays où plus de 40% des emplois restent informels.

À l’échelle nationale, l’élection du 26 octobre demeure déterminante: elle pourrait conditionner la marge de manœuvre du gouvernement et la capacité à mettre en œuvre des réformes économiques, tout en alimentant les débats sur les contreparties éventuelles et les relations avec les partenaires commerciaux, notamment la Chine et les États‑Unis. Dans ce contexte, l’ambassade de Chine rappelle que chacun peut choisir librement ses partenaires et que l’influence des États‑Unis ne peut pas être présentée comme une domination sur la région.

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