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Alerte au Bangladesh après 50 morts dans des manifestations
Le Bangladesh est en état d’alerte maximale suite à l’aggravation des affrontements entre les étudiants et les forces de sécurité, protestant contre le système de recrutement. La police a ouvert le feu et utilisé du gaz lacrymogène contre les manifestants, interdisant les rassemblements dans la capitale Dacca et arrêtant un leader de l’opposition en lien avec ces manifestations ayant fait 50 morts.
Les affrontements et les incidents
De nouveaux affrontements ont éclaté à Dacca, les étudiants protestataires bloquant les routes dans la zone commerciale huppée de Banani. Plusieurs incidents ont été signalés dans cette ville de 20 millions d’habitants. Des témoins oculaires ont rapporté que les gardes-frontières ont ouvert le feu sur une foule de plus de mille manifestants rassemblés devant les bureaux de la télévision d’État, attaqués et incendiés par les manifestants la veille.
Bilan et Restrictions
Selon des témoins, les gardes-frontières ont tiré à balles réelles et utilisé des grenades assourdissantes, tandis que les policiers ont utilisé du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc, laissant des traces de sang dans les rues. Environ 100 policiers ont été blessés lors des affrontements, avec près de 50 postes de police incendiés.
La police a imposé une interdiction de rassemblement d’une journée à Dacca le vendredi, visant à assurer la sécurité des citoyens. Un porte-parole de la police a confirmé l’arrestation de Ruhul Kabir Rizvi, un dirigeant de l’opposition, sans fournir plus de détails sur les nombreuses accusations auxquelles il fait face.
Victimes et Déroulement des Événements
Au cours de la semaine, les manifestations qui ont débuté début juillet pour demander la fin du système de quotas de recrutement dans le secteur public ont dégénéré en violents affrontements ayant fait 50 morts, selon l’Agence France-Presse. Plus de 700 personnes ont été blessées jeudi, dont 104 policiers et 30 journalistes, avec des affrontements enregistrés dans 26 des 64 districts du pays.
Les services Internet et l’accès aux données mobiles sont restés perturbés à Dacca, les plateformes de médias sociaux comme Facebook et WhatsApp étant inaccessibles. Selon l’Autorité de régulation des communications du pays, leur centre de données a été attaqué par les manifestants, mettant hors service une partie de leurs équipements.
Mobilisation et Revendications
Les organisateurs des protestations ont déclaré l’arrêt de toutes les activités dans le pays, à l’exception des hôpitaux et des services d’urgence. Les étudiants ont appelé à une grève générale, paralysant les transports. Ils dénoncent un système de recrutement jugé injuste, réservant un tiers des emplois aux descendants des combattants de la guerre d’indépendance de 1971 contre le Pakistan, lors de laquelle le Bangladesh a obtenu son autonomie. Ce climat de chaos met en lumière les fractures politiques et économiques du pays, ainsi que le désespoir des jeunes diplômés confrontés au manque d’emplois disponibles.
Malgré la croissance des opportunités d’emploi dans certains secteurs privés, de nombreux citoyens préfèrent les postes gouvernementaux pour leur stabilité. Cependant, ces emplois sont rares, environ 400 000 diplômés se disputant chaque année environ 3 000 postes lors des examens de la fonction publique.