Amélie Oudéa-Castéra, ancienne ministre des Sports et des Jeux olympiques, a confirmé sa candidature à la présidence du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). L’élection est prévue pour le 19 juin prochain, et ce choix intervient alors que Cédric Gosse devrait se retirer pour la soutenir.
Ces derniers mois, Amélie Oudéa-Castéra envisageait de poursuivre un parcours politique en devenant députée ou de rejoindre une entreprise du CAC 40. Finalement, elle choisit de revenir au sport, secteur dans lequel elle a récemment exercé en tant que ministre. À 47 ans, elle a officiellement annoncé, ce mercredi, sa candidature à la présidence du CNOSF par une lettre adressée aux présidents des fédérations sportives françaises.
Dans ce courrier, elle explique : « Je souhaite vous faire part officiellement de ma candidature à la présidence du CNOSF. C’est un choix mûrement réfléchi, pour lequel j’ai sollicité et obtenu le feu vert de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique ; un choix que je fais avec humilité, détermination et l’envie de porter, au service des fédérations et du mouvement sportif français, un projet fort et fédérateur, moderne et utile ».
Un engagement pour pérenniser l’héritage des Jeux de Paris 2024
Amélie Oudéa-Castéra insiste sur l’importance de préserver l’héritage des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. « À toutes les étapes de ma vie, j’ai pu vivre et ressentir la force du modèle sportif français, dont l’autonomie du mouvement sportif, l’expertise fédérale, l’extraordinaire apport du bénévolat et l’ancrage de proximité si précieux de nos clubs, sont des piliers essentiels », écrit-elle. Elle souligne son souhait que cet héritage ne retombe pas et qu’il continue à dynamiser le sport français.
Sa candidature est perçue comme une surprise dans le paysage sportif français. Après la décision de David Lappartient de ne pas se représenter – lui qui avait été élu en 2023 après la démission de Brigitte Henriques –, le duel semblait se concentrer entre Didier Seminet, président de la Fédération française de baseball, et Cédric Gosse, président de la Fédération de triathlon.
Astrid Guyart, actuelle numéro deux du CNOSF, avait envisagé une candidature avant de finalement renoncer. Alors que plusieurs grandes fédérations olympiques comme le judo, la natation ou le tennis restent encore en attente de positionnement, la candidature d’Amélie Oudéa-Castéra redistribue les cartes.
Un défi pour rassembler un CNOSF divisé
Cédric Gosse devrait se retirer de la course afin de s’associer à Amélie Oudéa-Castéra, formant ainsi un binôme. Ce dernier, s’il est élu au conseil d’administration, ambitionne le poste de secrétaire général, abandonnant par conséquent la présidence de la Fédération de triathlon. Ensemble, ils forment un duo proche de « Rénovons le sport », un groupe de réflexion visant à insuffler une nouvelle dynamique au sport français.
La question reste ouverte quant à la répartition des places entre fédérations olympiques et affinitaires au sein du CNOSF. Didier Seminet bénéficie notamment du soutien des fédérations de volley-ball et d’aviron, tandis que Cédric Gosse est soutenu par les fédérations affinitaires, qui détiennent environ un quart des voix mais ne participent pas aux Jeux olympiques.
Depuis 2021, des tensions persistent au sein du CNOSF. L’élection de Brigitte Henriques avait provoqué une fracture, notamment avec l’exclusion de grandes fédérations telles que le handball, l’équitation, le judo, la natation et le tennis. Cette situation, survenue alors que la France se préparait à accueillir les Jeux Olympiques, avait généré une crise interne et un bureau exécutif peu représentatif de l’olympisme.
À ce jour, ni Didier Seminet ni Cédric Gosse n’ont réussi à fédérer toutes les fédérations autour d’un consensus solide. La proximité d’Amélie Oudéa-Castéra avec les fédérations olympiques, acquise durant la préparation des Jeux de Paris, pourrait changer la donne en leur accordant une place plus importante au sein du CNOSF, au risque de marginaliser certaines fédérations affinitaires.