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Les personnes âgées présentant une anaphylaxie aux urgences sont plus susceptibles d’être hospitalisées et d’avoir pour déclencheurs des médicaments ou des produits de contraste intraveineux, révèle une étude récente. Elles semblent également recevoir moins souvent de l’épinéphrine administrée par les services médicaux d’urgence, malgré un risque accru de réactions sévères.
Analyse des données sur l’anaphylaxie en fonction de l’âge
Une équipe de chercheurs a exploré les visites aux urgences pour anaphylaxie dans un centre hospitalier unique, entre avril 2008 et décembre 2022, afin de comparer les patients âgés de 65 ans et plus à ceux plus jeunes.
Sur un total de 1422 cas, 1210 concernaient des adultes plus jeunes (âge médian de 39 ans, 65 % de femmes) et 212 des patients plus âgés (âge médian de 73 ans, 54,7 % de femmes).
Facteurs déclenchants et prise en charge différenciée chez les aînés
Les patients âgés présentaient une probabilité plus élevée d’avoir pour cause des médicaments (rapport de cotes [OR] 1,85 ; p < 0,001) ou des produits de contraste intraveineux (OR 2,50 ; p < 0,001) comparativement aux plus jeunes. En revanche, les déclencheurs alimentaires étaient moins fréquents dans ce groupe (OR 0,41 ; p < 0,001).
Par ailleurs, les personnes âgées arrivaient plus souvent aux urgences par les services médicaux d’urgence (OR 2,56 ; p < 0,001), mais étaient moins susceptibles de recevoir une injection d’épinéphrine par ces mêmes services (OR ajusté [aOR] 0,46 ; p = 0,003).
Risques accrus de réactions sévères chez les personnes âgées
Les formes sévères d’anaphylaxie — nécessitant intubation endotrachéale, hospitalisation en service standard ou en soins intensifs, ou associées à des épisodes de syncope, hypotension ou hypoxémie — étaient plus fréquentes chez les patients âgés (aOR 1,57 ; p = 0,009).
Recommandations pour améliorer la prise en charge
Les auteurs soulignent la nécessité d’une meilleure formation pour reconnaître l’anaphylaxie et administrer l’épinéphrine rapidement chez les personnes âgées. Compte tenu du risque accru de réactions graves, ils recommandent également que les directives pluridisciplinaires encouragent un suivi adapté en ambulatoire et la prescription d’épinéphrine auto-injectable après une visite aux urgences ou une hospitalisation.