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Après le 7 octobre les rassemblements bédouins à Jérusalem deviennent des prisons

by Sara
Après le 7 octobre les rassemblements bédouins à Jérusalem deviennent des prisons

Après le 7 octobre, les rassemblements bédouins à Jérusalem deviennent des prisons

Les habitants du camp de Khan Al-Ahmar, situé en plein désert à l’est de Jérusalem, vivent dans la peur d’une nouvelle catastrophe après la décision d’Entité sioniste d’étendre son contrôle sur cette région. À compter du 28 juin dernier, le cabinet israélien pour les affaires politiques et de sécurité a approuvé une loi visant à lutter contre les constructions illégales dans le désert de Juda, une période marquée par la montée de l’activité coloniale.

Les experts et les analystes palestiniens mettent en garde contre la portée désastreuse de ces décisions. Ils évoquent un renforcement de la colonisation israélienne et légitiment de nombreuses colonies, qualifiant la situation de « nouvelle Nakba ».

Khan Al-Ahmar

Pressions pour l’évacuation

Le camp de Khan Al-Ahmar abrite environ 200 Palestiniens de la tribu des Jahalin, vivant dans des habitations en tôle et en toile. Au cours des dernières années, ces résidents ont subi des tentatives répétées de délocalisation en raison d’un vaste projet de colonisation connu sous le nom de « E1 ». Ce projet comprend la construction de plus de 3500 unités résidentielles pour relier la colonie de Ma’ale Adumim à Jérusalem, isolant ainsi la ville de son environnement et divisant la Cisjordanie.

La Cour suprême israélienne avait donné son feu vert à la démolition et à l’évacuation de Khan Al-Ahmar dans le cadre de ce projet, mais les pressions continuelles des États-Unis, de l’Europe et des institutions internationales ont retardé cette évacuation.

La région est classée en zone « C », qui est contrôlée par Entité sioniste sur le plan de la sécurité, de l’administration et des lois, tandis que l’Autorité palestinienne est responsable des services médicaux et éducatifs.

Un environnement hostile

Pour le représentant du camp de Khan Al-Ahmar, Aïd Khaïmis, « la vie est devenue extrêmement difficile à cause des brutalités et des restrictions imposées par les autorités israéliennes et les colons ». Selon lui, bien que certains pays européens suivent de près la situation, les habitants ressentent un état d’insécurité et d’angoisse continue.

Avec l’aggravation du conflit depuis octobre dernier, les conditions de vie sont devenues semblables à celles d’une prison. Les déplacements sont de plus en plus compliqués en raison de la présence de colonies agricoles à proximité du camp. Les habitants, qui dépendent de l’élevage, constatent que leurs routes et pâturages sont souvent bloqués par des colons, compliquant ainsi leurs déplacements.

Les colons, selon Khaïmis, « appliquent une stratégie de pression sournoise pour forcer les habitants à partir », rendant leur vie quotidienne très pénible et les restreignant dans des espaces de plus en plus réduits.

Pénurie d’eau

Outre ces défis, les habitants souffrent d’un manque d’accès à l’eau, une ressource vitale pour les communautés pastorales. Les autorités israéliennes ont pris le contrôle d’une source d’eau essentielle pour le camp, la transformant en ressource exclusive pour les colonies environnantes tout en privant la population de tout accès à l’eau potable.

Ils sont désormais contraints de transporter l’eau par camions, ce qui la rend à la fois rare et coûteuse. C’est une politique délibérée visant à forcer les habitants à abandonner leur foyer. « Nous vivons dans une prison », déclare Khaïmis, ajoutant que d’autres camps similaires à l’est de Jérusalem font face à la même menace d’évacuation.

Un futur incertain

Le militant palestinien Anta Allah Jahalin souligne que la vie des habitants bédouins est devenue précaire. « L’armée israélienne pourrait intervenir à tout moment pour démanteler les 26 camps bédouins, y compris Khan Al-Ahmar ».

Il remarque que la pression a considérablement augmenté depuis le 7 octobre, indiquant que le gouvernement israélien actuel, considéré comme de droite extrême, ne respecte ni le droit international ni les droits de l’homme.

Cependant, malgré leurs craintes, les habitants de Khan Al-Ahmar insistent pour rester sur leurs terres. « C’est leur seule maison et ils refusent de vivre une nouvelle Nakba », affirme Jahalin. Selon lui, le monde ignore les démolitions, les restrictions, les arrestations et les violences qui se produisent en Cisjordanie.

Le directeur du Comité de résistance au mur et à la colonisation affilié à l’Organisation de libération de la Palestine, M. Al-Shabaan, a déclaré qu’Entité sioniste avait transformé la Cisjordanie occupée en « réserves » à travers l’expansion coloniale. Il prévient que le contrôle des autorités israéliennes sur la prairie de Jérusalem – qui représente 3 % de la superficie de la Cisjordanie – est risqué et conduit à une réduction des droits de l’Autorité palestinienne sur cette zone.

Origines des Bédouins de Jérusalem

Les Bédouins de Jérusalem descendent initialement de la région de Beer Sheba, qu’ils habitaient avant la guerre de 1948. Ils se déplaçaient à travers la région à la recherche de ressources en eau et d’espace pour leurs troupeaux. Après la guerre, beaucoup ont été contraints de fuir vers la Jordanie ou ont été répartis dans plusieurs camps bédouins autour de Jérusalem, Bethléem et Hébron, étant enregistrés comme réfugiés.

Depuis la guerre de 1967, Entité sioniste a confisqué de vastes étendues de terres autrefois considérées comme des pâturages, les déclarant zones militaires fermées, augmentant ainsi la pression sur leurs modes de vie traditionnels.

Aujourd’hui, dans le cadre des accords d’Oslo, les Bédouins font face à de nouvelles menaces en raison de la politique israélienne constante de démolition et de délocalisation.

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