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Le veto de Javier Milei sur deux lois a provoqué une manifestation à Buenos Aires et un large débat en Argentine : mardi 17 septembre 2025, la Chambre des députés a rejeté le veto présidentiel portant sur le financement de l’université publique et du principal hôpital pédiatrique, déclenchant une célébration des manifestants avant un vote attendu au Sénat.
À Buenos Aires, la Chambre rejette le veto de Javier Milei (17 septembre 2025)
La Chambre des députés a rejeté à la majorité qualifiée le veto du président ultralibéral Javier Milei à deux textes : une dotation accrue pour l’université publique destinée à compenser en partie l’inflation, et une mesure pour le Garrahan, le plus grand hôpital pédiatrique du pays, déclaré en « urgence pédiatrique ». Le vote, intervenu mercredi 17 septembre, doit encore être confirmé par le Sénat, qui devra lui aussi statuer à une majorité des deux tiers pour contraindre le président à promulguer les lois.
Sur la place du Parlement, des milliers de personnes ont sauté de joie à l’annonce du résultat, se tombant dans les bras et chantant « La patrie ne se vend pas ! ». Dans les avenues alentour, des klaxons ont retenti, évoquant l’atmosphère d’une victoire sportive. Les manifestants présents — universitaires, personnels hospitaliers, retraités, syndicats et mouvements de gauche — se sont massés derrière des banderoles « Non au veto ! » et « Défense de l’éducation ».
Mobilisation soutenue et enjeux pour l’université et l’hôpital Garrahan
Élu en 2023, Javier Milei a engagé un programme de réduction massive des dépenses publiques et avait opposé son veto aux deux mesures le 10 septembre. Les manifestants ont maintenu la pression face à un important dispositif policier : chaque mercredi, des secteurs mobilisés convergent vers le Parlement, rendant cette mobilisation « une des plus suivies des derniers mois », selon des journalistes de l’AFP.
Le conseil des universités publiques a jugé que le budget annoncé par le gouvernement ne fait que « consolider les pertes subies » tant sur les salaires que sur le fonctionnement, et qu’il « creuse l’ajustement infligé au système universitaire et scientifique ». Cet organe a estimé qu’environ 7 300 milliards de pesos étaient nécessaires pour que l’enseignement supérieur « fonctionne normalement » — somme que l’article rapprochait de 4,9 milliards de dollars, soit environ 4,51 milliards €.
Le gouvernement, pour sa part, propose 4 800 milliards de pesos pour 2026 ; d’après la proportion citée, cela représenterait environ 2,97 milliards €, une somme jugée insuffisante par les universités et les personnels hospitaliers.
Réactions publiques et discours politiques après le vote
Sur X, Axel Kicillof, gouverneur péroniste de la province de Buenos Aires, a salué la mobilisation : « le peuple (qui) s’est levé et a dit en masse à Milei que les universités ne sont pas à vendre, les hôpitaux ne se définancent pas, les droits ne se négocient pas ».
Javier Milei a présenté dimanche son projet de budget 2026, réaffirmant son cap d’austérité et qualifiant l’équilibre budgétaire de « non négociable ». Il a néanmoins déclaré que « le pire est passé » au sujet de l’austérité, tout en concédant que beaucoup d’Argentins « n’ont pas ressenti dans leur réalité » la stabilisation économique.
Dans la manifestation, Florencia Garcia, 39 ans, agente administrative à l’hôpital Garrahan, a exprimé sa frustration : « Mais ça c’est pour l’année prochaine ! Cette année, on n’a rien eu ! », dénonçant « la fuite de professionnels à cause des bas salaires et de tout ce qui nous manque ».
Un rejet des vetos par les deux chambres, comme cela a déjà eu lieu en août pour une loi de financement du handicap, confirmerait la mauvaise passe politique de Milei, président depuis 21 mois, et ferait écho au revers subi début septembre lors d’une élection régionale perçue comme test pour les législatives de mi-mandat de fin octobre.