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Arlette Rohmer, pionnière du thé bio en Alsace : un engagement durable

by Sara
France

Le thé bio, Arlette Rohmer et Les Jardins de Gaïa forment un triptyque indissociable : à 69 ans, la fondatrice raconte trois décennies d’engagement pour le bio, la biodynamie et le commerce équitable, depuis ses voyages formatifs jusqu’à la constitution d’une maison indépendante qui a fait du thé bio une offre reconnue en Alsace et en France.

Arlette Rohmer et Les Jardins de Gaïa : engagement pour le thé bio et la biodynamie

Éducatrice de formation, Arlette Rohmer a ressenti très tôt l’appel du grand large. Après de longs déplacements — de la Grèce à l’Afrique, un désert traversé en 404 et même l’expérience d’un coup d’État — elle est revenue en Alsace avec la certitude de travailler avec les plantes et selon des méthodes biologiques.

Dans les années 1990, elle s’est formée — notamment par une année à « l’école des plantes » à Lyon — et a découvert le thé alors que l’offre bio en France était quasi inexistante. C’est en 1994 qu’elle lance Les Jardins de Gaïa, d’abord depuis sa cuisine : petits sachets faits main, étiquettes réalisées à la maison et premiers salons dans les Vosges et à la Foire Éco-Bio de Rouffach.

Les approvisionnements ont d’abord transité par l’Allemagne, puis se sont étendus aux régions productrices : Inde, Sri Lanka, Chine, Taïwan, Vietnam et Afrique du Sud. Trente et un ans plus tard, la maison propose plus de 600 références, dont plus de 300 thés d’origine, et réunit près de 80 collaborateurs. Le site s’est agrandi hors du village natal sans pour autant perdre l’esprit artisanal des débuts.

Principes, pratiques et soutien aux producteurs

Dès l’origine, Arlette Rohmer a posé un modèle exigeant : privilégier le bio et la biodynamie, établir des relations directes avec les producteurs et inscrire les partenariats dans la durée. La maison pratique le préfinancement des récoltes afin d’accompagner financièrement les petites exploitations et d’encourager leur conversion au biologique.

Cette logique de soutien se traduit par des engagements concrets : encourager de petites parcelles à passer en bio et grandir avec les fermes partenaires, plutôt que d’imposer une logique d’achat à court terme. Les choix d’importation et de travail avec les terroirs respectent ces principes et visent à maintenir une qualité d’origine pour chaque référence.

  • Bio et biodynamie comme exigences de production ;
  • Relations directes et préfinancement des récoltes ;
  • Accompagnement sur la durée des fermes partenaires ;
  • Maintien d’un esprit artisanal malgré l’expansion de l’entreprise.

Implantation locale et actions solidaires

L’ancrage local est au cœur de la démarche : présence fidèle à la Foire Éco-Bio d’Alsace à Colmar, participation à BiObernai depuis près de vingt ans, interventions lors de fêtes du livre et rendez-vous associatifs. Ces participations témoignent d’un souhait constant de tisser des liens entre la maison alsacienne et son territoire.

Par ailleurs, Les Jardins de Gaïa ont mis en place des actions solidaires : les « Thés engagés » reversent 0,50 € par sachet à des causes de terrain — protection de la biodiversité, handicap, droits des femmes — ce qui illustre une politique de responsabilité sociale intégrée aux produits.

En 2024, la maison figure parmi les premiers importateurs à faire revenir du thé par voilier, une initiative destinée à réduire l’empreinte du transport et à expérimenter des modes logistiques plus sobres en carbone.

Transmission familiale et vie de la maison en Alsace

Arlette Rohmer prépare désormais la transmission de la maison : sa fille et son compagnon sont co‑gérants, tandis qu’elle reste très impliquée au quotidien. Elle continue d’accueillir les producteurs, de participer aux dégustations de nouveautés, et d’animer des événements et portes ouvertes.

La maison organise notamment un marché de Noël à la mi‑novembre, moment cher au public pour découvrir infusions, recettes et nouveautés. Cette continuité d’animation locale permet de préserver le lien entre la production, la boutique et les consommateurs, tout en conservant l’esprit artisanal qui a présidé aux débuts chez Arlette.

Produits, découvertes et conseils de dégustation

Parmi les pistes gustatives mises en avant, Arlette recommande d’explorer les oolongs, décrits comme des « thés “bleu-verts” » — elle évoque en particulier ceux découverts à Taïwan, connus pour leur richesse en GABA. Ces thés offrent, selon elle, une expérience sensorielle qui peut aider à se sentir plus apaisé, sans renoncer au plaisir de la tasse.

Le catalogue élargi des Jardins de Gaïa, avec ses centaines de références, permet de proposer une large palette d’origines et de profils aromatiques, tout en respectant les engagements éthiques et écologiques qui ont fondé la maison.

Héritage et fil rouge alsacien

En filigrane de ce parcours, un fil rouge : l’Alsace comme camp de base, l’ouverture au monde comme horizon, et le thé comme langage commun. Le chemin d’Arlette Rohmer illustre comment une initiative locale, portée par une éthique forte et des choix durables, a contribué à structurer l’offre du thé bio en France et à maintenir des relations équitables avec des terroirs d’outre‑mer.

Sans renoncer aux racines, la maison a su conjuguer artisanat, croissance mesurée et responsabilité, plaçant le commerce équitable et la biodynamie au cœur de son identité.

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source:https://www.francebleu.fr/emissions/un-alsacien-une-alsacienne-formidable/l-alsacienne-formidable-arlette-rohmer-pionniere-du-the-bio-3201016#xtor=RSS-10

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