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Une frappe aérienne dévastatrice a frappé une école en Birmanie, causant la mort de 22 personnes, dont de nombreux enfants. Cet acte intervient malgré un cessez-le-feu en vigueur, ravivant la douleur des familles et la tension dans une région déjà profondément marquée par le conflit.
Des familles déchirées par une attaque meurtrière
« L’un n’avait plus de visage et le corps de l’autre était coupé », confie Ko Min, un père endeuillé qui a découvert les corps de ses deux enfants dans les ruines de leur école à Oe Htein Kwin, dans la région de Sagaing. Ils tenaient encore leurs livres dans les bras au moment du bombardement.
Ce lundi matin, une bombe a frappé l’établissement scolaire où près de 300 élèves étaient inscrits. Le bilan s’élève à 20 élèves et deux enseignants tués, selon plusieurs témoins et personnels locaux. La tragédie survient en plein milieu d’une trêve entre la junte militaire au pouvoir depuis 2021 et les groupes armés rebelles.
La junte a nié toute responsabilité, qualifiant l’attaque d’ »information fabriquée ». Pourtant, les habitants confirment que le bâtiment a été détruit : toit arraché, murs criblés de trous et traces de sang partout.
Des cahiers ouverts, des sacs d’écoliers tachés de sang et un ballon abandonné témoignent de l’horreur survenue.
Des funérailles poignantes et une communauté sous le choc
Le même jour, la communauté locale a procédé aux funérailles des victimes. Les corps ont été enveloppés dans leurs plus beaux vêtements, alors que familles et voisins pleuraient leur perte. Ko Min, dévasté, s’interroge : « Les enfants sont innocents, pourquoi les attaquer ? »
Le gouvernement d’unité nationale birman, en exil, a précisé que la plus jeune victime avait seulement sept ans.
Contexte de guerre civile et intensification des frappes aériennes
Depuis le coup d’État militaire de 2021, la Birmanie est plongée dans une guerre civile meurtrière opposant la junte à diverses forces rebelles et groupes ethniques armés. Face à leurs pertes, les militaires ont accru les bombardements aériens, souvent effectués avec des avions fournis par la Russie.
Alors que l’armée s’était engagée à respecter un cessez-le-feu durant tout le mois de mai pour faciliter la reconstruction après le violent séisme de magnitude 7,7 en mars, le bombardement a eu lieu à 10h00 locales, rompant brutalement ce silence fragile.
Un jeune professeur volontaire de 22 ans raconte la scène : « Il a fait nuit noire immédiatement, on ne pouvait plus se voir. L’odeur de la poudre nous étouffait ». Il a réussi à mettre une élève blessée à l’abri, mais une autre fillette courait en état de choc, tenant sa propre main coupée, sans verser une larme.
Des témoins rapportent que l’avion a tourné plusieurs fois au-dessus des enfants avant de frapper, dans une zone hors du contrôle de la junte. Plusieurs dizaines d’enfants ont été blessés, parfois gravement.
Un agent de l’administration locale déclare : « Si ces élèves sont tués, l’avenir de notre pays est également perdu. »
Des témoignages bouleversants
Ko Kyaw, un villageois de 27 ans, s’est précipité sur les lieux durant l’attaque. Il a enjambé les corps pour tenter de sauver ceux encore en vie, mais certains sont morts sous ses yeux, amputés d’un membre ou plus.
Il confie, sous pseudonyme : « Je n’ai pas pu aider tout le monde. Je n’ai jamais rien vu de tel ».
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit « profondément alarmé » par l’attaque. Les bombardements aériens ciblant hôpitaux et monastères deviennent malheureusement fréquents en Birmanie.
Pour la mère des enfants de Ko Min, la douleur est indicible : « Je veux demander aux militaires si mes enfants ont fait quelque chose de mal. Venez nous voir et combattez-nous si vous êtes courageux, les enfants sont innocents. » Elle s’interroge sur l’aide internationale et craint que seules des condamnations soient prononcées.