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Une attaque de missiles iraniens a provoqué des dégâts considérables à l’Institut Weizmann des sciences en Israël, l’un des centres de recherche les plus prestigieux du pays et du monde. Survenue à la mi-juin, cette attaque a causé une destruction importante, tant sur le plan matériel que scientifique, mettant en péril plusieurs programmes de recherche vitaux.
Destruction ciblée de bâtiments stratégiques
Le professeur Alon Chen, directeur de l’Institut Weizmann, a témoigné devant la commission des finances de la Knesset en dévoilant que deux bâtiments du centre ont été touchés directement par des missiles balistiques iraniens. Parmi eux figurent l’Institut Ullman pour la recherche sur le cancer et le bâtiment Dollar pour la chimie et les matériaux avancés, construit au cours des cinq dernières années pour un coût d’environ 140 millions de dollars.
Bien que le rapport ne détaille pas les dommages dans les secteurs à vocation militaire, il est clair que ces infrastructures cruciales ont subi de lourdes pertes. L’institut, surnommé « le cerveau nucléaire d’Israël », fournit des services de recherche à l’armée israélienne, notamment dans les domaines de l’intelligence artificielle, l’analyse de données de renseignement, et la navigation des drones.
Des recherches menacées par des destructions étendues
Le bâtiment de chimie a reçu un impact direct au cinquième étage, nécessitant une démolition et une reconstruction complètes. L’ensemble du campus a été fermé pendant deux semaines après l’attaque avant une réouverture partielle, alors que les opérations de déblaiement et d’évaluation des dégâts se poursuivent.
- Cinq bâtiments parmi les 112 que compte l’institut nécessitent une reconstruction totale, incluant le bâtiment des sciences environnementales.
- Environ 60 autres bâtiments subiront des réparations plus ou moins importantes.
L’attaque a également détruit des centres de recherche précliniques, mettant en péril plus de 100 000 souris de laboratoire utilisées pour étudier des maladies comme Alzheimer, Parkinson et divers cancers. Ces animaux ne sont pas de simples sujets d’expérimentation, mais des modèles scientifiques accumulant des années de données essentielles.
La salle des machines centrale, responsable du fonctionnement des systèmes électriques, de climatisation et d’eau, a également été endommagée. Bien que les zones résidentielles de l’institut aient subi des dégâts, aucun blessé humain n’a été signalé.
Cartographie et estimation des dégâts
Une carte aérienne présentée par Alon Chen devant la commission montrait plusieurs zones en rouge, indiquant des dommages importants, tandis que d’autres secteurs apparaissaient en orange et jaune selon le niveau de nécessité de réparations ou de reconstruction.
La publication de ces détails a été autorisée pour la première fois par la censure militaire israélienne, laissant entendre que les dommages dans les secteurs militaires restent confidentiels. Les travaux de reconstruction pourraient durer entre trois et cinq ans, suscitant de fortes inquiétudes quant à l’impact sur la position scientifique d’Israël à l’échelle mondiale.
Un avenir incertain pour la recherche scientifique
Le coût direct des dégâts matériels est estimé entre 1,5 et 2 milliards de shekels (environ 443 millions de dollars). Toutefois, le professeur Chen souligne que les pertes économiques et scientifiques sur le long terme sont bien plus importantes et difficiles à quantifier.
Il s’interroge sur la manière d’évaluer la perte incalculable des échantillons cliniques collectés sur 25 ans dans le cadre des recherches sur le cancer. Par ailleurs, il critique le système d’indemnisation basé sur la taxe foncière, qui ne couvre pas la valeur réelle des équipements à remplacer, car la valeur comptable est souvent inférieure à celle du marché actuel des appareils neufs.
Financement et gestion de l’institut
L’Institut Weizmann fonctionne comme une organisation à but non lucratif, recevant seulement environ 20 % de son budget de l’État, contre une moyenne de 70 % dans d’autres universités israéliennes.
Le reste des financements provient de dons et des revenus propres, sans frais de scolarité. Le professeur Chen avertit que puiser dans les réserves pour la reconstruction pourrait compromettre le fonctionnement quotidien de l’institut.
Face à la situation, l’institut pourrait être contraint de suspendre l’accueil de nouveaux chercheurs, ce qui affecterait gravement la continuité des activités scientifiques en Israël.
Appels à des mesures urgentes
Lors de la séance, le député Oved Forer a proposé la création d’un mécanisme spécifique de réhabilitation de l’institut, géré par une autorité gouvernementale de haut niveau pour coordonner tous les intervenants, soulignant la gravité et l’ampleur exceptionnelle du sinistre.
La députée Merav Cohen, du parti Yesh Atid, a insisté sur la nécessité de renforcer la protection des bâtiments de recherche, rappelant que des chercheurs ont dû courir pour sauver des échantillons lors des alertes aux attaques. Elle a souligné que l’État doit assurer un financement suffisant sans que les institutions scientifiques aient à mendier des fonds indispensables à leur mission vitale.
Malgré toutes ces discussions, demeurent les questions essentielles : comment compenser la destruction d’un quart des recherches de l’Institut Weizmann causée par ces tirs de missiles iraniens ? Et comment reconstruire 25 années de travail scientifique réduites en cendres en un instant ?
Par ailleurs, le rapport ne dévoile pas l’ampleur des dommages subis dans les secteurs militaires dédiés à la recherche et au développement, un mystère qui nourrit encore l’inquiétude sur la portée réelle de cette attaque.