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Frappes américaines à Sanaa : un bilan humain lourd
Les frappes militaires des États-Unis sur la capitale yéménite, Sanaa, ont causé la mort de dizaines de personnes et fait de nombreux blessés, selon les médias affiliés aux Houthis.
Au moins huit personnes ont été tuées autour de la ville, tandis qu’une attaque sur un centre de détention de migrants a fait au moins 68 morts, ont rapporté les médias houthistes ce lundi.
Plus de 800 frappes depuis mi-mars
Le Commandement central des États-Unis (CENTCOM), responsable des opérations militaires au Moyen-Orient, a refusé de fournir des détails sur ces dernières frappes. Il a néanmoins confirmé avoir mené plus de 800 attaques sur des cibles au Yémen depuis la mi-mars.
Le nombre de morts dans cette campagne dépasse désormais les 250 personnes, selon les bilans communiqués par les Houthis.
Attaques ciblant le district de Bani al-Harith
La chaîne satellitaire Al Masirah a rapporté tôt lundi que huit personnes ont été tuées lors d’une frappe américaine visant le district de Bani al-Harith, au nord de Sanaa.
Les forces américaines ont également frappé les gouvernorats d’Amran et de Saada dimanche soir, selon des responsables houthistes. Deux personnes avaient été tuées dans une attaque antérieure à Sanaa.
Al Masirah a évoqué « huit martyrs, dont des enfants et des femmes », suite à une attaque dans la zone de Thaqban à Bani al-Harith.
Les migrants pris dans le feu croisé
Un reportage ultérieur de la chaîne a diffusé des images choquantes et indiqué que 68 personnes avaient péri lors d’une frappe sur un centre de détention de migrants à Saada.
Ce centre hébergeait environ 100 personnes originaires d’Éthiopie et d’autres pays africains, détenues alors qu’elles traversaient le Yémen dans l’espoir de trouver du travail en Arabie saoudite.
Les rebelles Houthis tireraient d’importants revenus du trafic de migrants à la frontière, mais ces derniers prennent un risque considérable, exposés à la détention, aux violences et au contexte de conflit prolongé.
Un bilan dramatique des frappes précédentes
En 2022, une frappe de la coalition menée par l’Arabie saoudite a touché un centre de détention similaire, causant la mort de 66 détenus selon un rapport des Nations unies.
Les Houthis auraient tué 16 détenus ayant fui après cette frappe et blessé une cinquantaine d’autres, d’après l’ONU.
Les récents raids aériens américains portent ainsi le bilan des frappes US au Yémen à plus de 250 morts, selon les annonces des Houthis.
Position officielle des États-Unis
Le commandement militaire américain a affirmé dimanche que depuis le 15 mars, il avait frappé plus de 800 cibles au Yémen, tuant des centaines de combattants rebelles.
« Ces frappes ont tué des centaines de combattants houthis et de nombreux responsables du groupe », a déclaré le CENTCOM.
Il a précisé que ces attaques se poursuivraient mais que les détails resteraient limités, « afin de préserver la sécurité opérationnelle ».
« Nous sommes très prudents dans notre approche opérationnelle, mais ne révélerons pas les spécificités de nos actions passées ou futures », a ajouté le commandement.
Silence sur les pertes civiles
Les États-Unis ne se sont pas exprimés sur les victimes civiles résultant de leur intense campagne aérienne, commencée le 15 mars et marquée par des attaques quasi quotidiennes.
Les forces américaines justifient ces frappes par la nécessité de cibler les Houthis en raison de leurs attaques contre la navigation dans la mer Rouge et contre Israël.
Les Houthis, de leur côté, affirment que leurs attaques sur la navigation liée à Israël dans la mer Rouge sont une riposte à la guerre d’Israël contre Gaza.
Frappes meurtrières sur le port Ras Isa
Le 18 avril, une frappe américaine sur le port pétrolier de Ras Isa au Yémen a tué au moins 74 personnes et en a blessé 171 autres, constituant l’attaque la plus meurtrière connue à ce jour par les États-Unis dans ce pays.
Contexte géopolitique et militaire
Cette intensification des frappes intervient alors que le président américain Donald Trump renforce ses pressions sur l’Iran, principal soutien des Houthis, pour obtenir un nouvel accord sur son programme nucléaire.
Les États-Unis conduisent leurs opérations depuis deux porte-avions dans la région : l’USS Harry S Truman en mer Rouge et l’USS Carl Vinson dans la mer d’Arabie.
Malgré les frappes, les forces houthis continuent de lancer des missiles sur Israël et sur des navires américains en mer Rouge, ainsi que d’abattre des drones militaires américains.