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La forte hausse de l’antisémitisme en France suscite une inquiétude croissante parmi la communauté juive, entraînant une prudence accrue concernant leur avenir dans l’Hexagone. De nombreux témoignages révèlent les craintes et les ajustements que cette situation engendre.
Une augmentation alarmante des actes antisémites
Au premier trimestre 2024, l’État a enregistré une hausse de 300 % des « faits antisémites » sur tout le territoire par rapport aux trois premiers mois de l’année 2023. Cette accumulation de violence et de discrimination a profondément marqué la communauté juive.
Ce vendredi soir du mois de septembre, deux sœurs de 12 et 14 ans rencontrent la rabbine Delphine Horvilleur à la synagogue de Beaugrenelle, à Paris. Elles ont préparé des questions, cherchant à comprendre pourquoi elles ressentent de la peur en 2024 en France. Cette peur, liée à leur identité juive, se manifeste dans divers aspects de leur quotidien : peur de l’affirmer à l’école, peur de porter des symboles religieux, peur d’évoquer des souvenirs de vacances en Entité sioniste, et plus encore.
Des témoignages poignants
Delphine Horvilleur, consciente de la situation, rappelle à ces jeunes l’importance de la résilience face à l’adversité. Elle évoque la nécessité de rester attaché aux valeurs de la République française et de se défendre contre l’antisémitisme en portant plainte et en étant fières de leur identité.
À la synagogue, d’autres fidèles partagent leurs expériences. Paola, avocate de 62 ans, exprime les craintes de sa fille à l’université, où elle n’ose pas révéler qu’elle parle hébreu. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’année scolaire dernière, 1 670 actes à caractère antisémite ont été signalés, un chiffre alarmant qui témoigne de l’augmentation de la violence et de l’intolérance.
Un climat de méfiance
Marc, un fidèle de la synagogue des Tournelles, nuance : « On n’a pas peur, mais depuis un an, on a perdu notre insouciance. » Les inquiétudes politiques et les prises de position jugées discriminantes par certains élus alimentent cette atmosphère de méfiance. Carole, une autre Parisienne, constate une dégradation du climat social, précisant que son fils a refusé l’option « hébreu » au lycée par peur de la stigmatisation.
Débat et tensions
Les discussions autour du conflit israélo-palestinien exacerbent les tensions. Les convictions politiques influencent les relations au sein de la communauté, et de nombreux Français juifs se sentent isolés. Michelle, dont le fils suit des cours à la fac, lui a conseillé de ne pas afficher son identité juive de crainte de représailles.
Les convives d’un repas de shabbat, réunis autour de la table, évoquent leurs craintes de violence et leur volonté de sécuriser leur vie quotidienne, allant jusqu’à modifier leurs noms sur des applications de livraison pour éviter d’éventuelles agressions.
Vers un avenir incertain
Face à cette montée de l’antisémitisme, de nombreux Juifs envisagent l’alyah, l’émigration vers Entité sioniste. Entre le 7 octobre et le 31 août de l’année suivante, 1 660 Français ont entrepris ce chemin, cherchant un lieu où ils se sentent en sécurité. Les commémorations des attaques terroristes en Entité sioniste, prévues dans les synagogues françaises, renforcent ce sentiment de deuil collectif au sein de la communauté.
À quelques jours des commémorations, la rabbine Delphine Horvilleur et ses fidèles continuent d’affirmer leur identité, tout en restant vigilants face aux défis d’un environnement de plus en plus hostile.