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La natalité en France continue de montrer des signes de faiblesse, avec un nombre de naissances en déclin constant depuis plusieurs années. Les dernières données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) révèlent que cette tendance persiste, posant de nouveaux défis pour le pays.
Un déclin préoccupant
Selon l’Insee, le premier semestre de l’année 2025 devrait enregistrer le plus bas niveau de naissances depuis la Seconde Guerre mondiale. Au total, 317.340 bébés ont vu le jour entre janvier et juin 2025, contre 326.401 pendant la même période en 2024, représentant une baisse de 2,2 % du nombre quotidien de naissances.
Un constat alarmant
Didier Breton, professeur de démographie à l’Université de Strasbourg, souligne que cette tendance n’est pas surprenante. « Il n’y a pas de raison qu’un retournement de situation se produise », affirme-t-il, prédisant que le nombre annuel de naissances sera inférieur à celui de 2024.
Pour la quatrième année consécutive, l’année 2025 est donc en passe de devenir un nouveau point bas sur le plan démographique.
Une baisse continue depuis 2011
Depuis 2011, la natalité en France a régulièrement diminué, à l’exception d’un léger rebond en 2021, lié à la fin des confinements dus à la pandémie de Covid-19. En 2024, l’Insee a estimé que 660.800 nouveau-nés étaient nés cette année-là, confirmant ainsi le déclin démographique en cours.
Ce déclin suscite des inquiétudes au sein de la classe politique, notamment concernant le financement futur du système de protection sociale. Face à cette situation, le président Emmanuel Macron a appelé à un « réarmement démographique » pour soutenir la natalité.
Un projet de congé de naissance
Le gouvernement envisage de mettre en place un nouveau « congé de naissance » qui pourrait être pris par les deux parents, avec un soutien financier plus important que celui de l’actuel congé parental. Didier Breton, également chercheur associé à l’Institut national des études démographiques (Ined), considère que cette initiative pourrait aider les couples à réaliser leurs projets d’enfants.
Cette mesure vise à éviter que le taux de fécondité n’atteigne un seuil très bas, estimé autour de 1,2 enfant par femme.
Des obstacles au désir d’enfant
Le Comité national d’éthique a récemment souligné qu’il est « impératif » d’accompagner les couples rencontrant des difficultés à concevoir, qu’elles soient d’ordre socio-économiques ou biologiques. Il est également important de respecter le choix de chacun concernant la parentalité, sans pression sociale ou politique.
Perspectives à long terme
La baisse de la natalité est attribuée à divers facteurs, tels que les difficultés d’accès à l’emploi, l’éco-anxiété ou encore l’évolution des aspirations personnelles. Une étude de l’Ined publiée début juillet a révélé que le désir d’enfant a considérablement diminué au cours des vingt dernières années, laissant présager une poursuite de la baisse de la fécondité. Laurent Toulemon, co-auteur de l’étude, estime qu’il est peu probable que la fécondité remonte à court terme, soit dans les cinq à dix prochaines années.