Table of Contents
La célèbre marque de glaces Ben & Jerry’s se retrouve dans une situation tendue avec son propriétaire, Unilever. Ce conflit a surgi alors que l’entreprise souhaitait prendre position en faveur d’un manifestant américain, Mahmoud Khalil, arrêté lors des manifestations contre la violence israélienne à Gaza. Ben & Jerry’s accuse Unilever d’avoir entravé ses efforts pour exprimer cette solidarité.
Unilever et Ben & Jerry’s : un bras de fer
Alors que de nombreuses entreprises choisissent de rester silencieuses par crainte d’être perçues comme « woke », Ben & Jerry’s veut clairement afficher son soutien à Khalil. Cependant, Unilever s’y oppose, ayant également bloqué d’autres initiatives d’engagement social, comme une commémoration pour le Black History Month en février dernier. Unilever a démenti ces accusations.
Un changement de direction
Le mois dernier, David Stever, le directeur général de Ben & Jerry’s, a quitté ses fonctions après seulement deux ans. Des tensions croissantes avec Unilever semblent avoir conduit à cette décision. En réponse, Ben & Jerry’s a décidé de porter l’affaire devant la justice, accusant Unilever de restreindre ses droits en tant que marque engagée.
Ben Cohen, le cofondateur de la marque, a récemment affirmé son désir de racheter l’entreprise, une proposition que Unilever ne semble pas prête à accepter. Le groupe britannique envisage de faire entrer sa division glace en bourse, et Ben & Jerry’s y joue un rôle crucial.
Une histoire d’engagement social
Fondé en 1978 par Ben Cohen et Jerry Greenfield, Ben & Jerry’s s’est toujours démarqué par ses valeurs sociales prononcées. L’entreprise ne se contente pas de vendre de la glace ; elle soutient activement des causes telles que le mouvement Occupy et Black Lives Matter, tout en attirant l’attention sur la situation des Palestiniens dans les territoires occupés par Israël.
Cette approche lui a valu une réputation de marque engagée, mais a aussi conduit à des défis financiers, entraînant sa vente à Unilever à l’aube des années 2000. Lors de cette vente, des conditions spécifiques avaient été convenues, permettant à Ben & Jerry’s de continuer à exprimer ses opinions sociales sans interférence.
Les frictions se multiplient
Ces accords sont aujourd’hui mis à l’épreuve. En 2021, Ben & Jerry’s avait cessé ses ventes en Cisjordanie en raison de l’occupation israélienne, une décision qui avait provoqué l’ire d’Unilever, qui a alors transféré les opérations israéliennes à une entreprise locale, permettant ainsi la vente des glaces dans les territoires occupés. Cette situation a entraîné une bataille juridique qui reste sans résolution claire.
Plus récemment, Ben & Jerry’s a accusé Unilever d’avoir bloqué leurs tentatives de prise de position en faveur des Palestiniens lors du conflit à Gaza, ce qui constituerait une violation des termes de leur accord.
Un avenir incertain
Le départ de David Stever s’ajoute à une série de tensions. Ben & Jerry’s prétend qu’il a été écarté à cause de ses opinions politiques. Des allégations révèlent qu’Unilever aurait menacé des actions contre le personnel de Ben & Jerry’s pour limiter leur engagement social.
Dans une récente interview, Ben Cohen et Jerry Greenfield ont exprimé leur souhait de reprendre le contrôle de la marque, mais le défi financier est considérable. La valeur actuelle de Ben & Jerry’s, en tant que partie intégrante d’une division générant 8 milliards d’euros de revenus, rendra un rachat difficile.
Une séparation compliquée
Unilever a clairement indiqué qu’il ne voulait pas se séparer de sa division glace, qui se prépare à une introduction en bourse. De plus, il est notable que le nouveau nom de la société indépendante, Magnum Ice Cream Company, ne comprenne pas Ben & Jerry’s, soulignant le désir d’Unilever de redéfinir son image.
La suite des événements
Ben & Jerry’s n’a pas encore commenté ces événements récents. Le climat autour de cette affaire souligne les défis croissants auxquels font face les marques qui souhaitent rester fidèles à leurs valeurs tout en étant intégrées dans des structures d’entreprise plus larges.