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Bernard Hinault a vivement réagi aux accusations de dopage qui visent actuellement le coureur slovène Tadej Pogacar. L’ancien quintuple vainqueur du Tour de France ne cache pas son exaspération face aux doutes régulièrement émis en France à l’encontre du champion, qu’il défend avec force.
Une vive critique contre les doutes français
Au micro de RMC, le samedi 19 avril, Bernard Hinault s’est montré particulièrement remonté après une question sur les suspicions de dopage concernant Tadej Pogacar. Il a dénoncé l’attitude des Français, qu’il juge injuste :
« Ce sont toujours les Français qui mettent le doute. C’est bizarre non ? Ce ne sont jamais les équipes espagnoles, italiennes ou belges. Je pense qu’on est des râleurs. Parce qu’on ne gagne pas, ce sont forcément les autres qui trichent. C’est quand même terrible. Ils pourraient fermer leur gueule de temps en temps, ça ferait du bien. »
Bernard Hinault a ainsi exprimé son ras-le-bol face à ce qu’il considère comme une remise en cause systématique et partiale, alimentée par la jalousie et la frustration des supporters français.
Les appels à plus de transparence
Quelques jours avant cette réaction, Jean-René Bernaudeau, directeur de l’équipe TotalEnergies, avait lui aussi évoqué la question. Il a demandé à Pogacar de publier davantage de données sur ses performances, telles que sa puissance en watts, afin de lever les soupçons :
« J’aimerais qu’il donne des garanties. J’aimerais qu’il publie ses watts et ses paramètres et qu’on les stocke, quitte à analyser ces données plus tard. Le soupçon on vit avec. On a eu l’affaire Festina. On n’est pas à l’abri d’une autre. Je ne pense pas que le cyclisme ait les moyens de survivre à un autre scandale. »
Le dossier du monoxyde de carbone
L’équipe UAE Emirates, dont fait partie Pogacar, a été pointée du doigt pour avoir utilisé la saison dernière le monoxyde de carbone. Cette méthode, employée à faible dose pour mesurer la masse d’hémoglobine, peut aussi servir à des fins dopantes. Face aux critiques, l’équipe a annoncé avoir cessé cette pratique en début de saison.
L’Union Cycliste Internationale (UCI) a interdit cette utilisation dès le 10 février, avant même que l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) ne classe officiellement le monoxyde de carbone sur sa liste des substances et méthodes interdites.
Une défense appuyée de Pogacar
Bernard Hinault insiste sur le fait que Tadej Pogacar est soumis à des contrôles antidopage aussi rigoureux, sinon plus, que ses concurrents. Il s’interroge sur la réaction française si le Slovène était national :
« [Pogacar] est contrôlé comme ses coureurs. Il est peut-être même plus contrôlé que les autres. Si Pogacar était Français, qu’est-ce qu’on ferait ? Quand Julian [Alaphilippe] a gagné les championnats du monde ou des classiques, est-ce qu’on a mis un doute parce qu’il réalisait des performances ? »
Cette prise de position marque un soutien clair à Pogacar et dénonce une forme de suspicion à géométrie variable dans le cyclisme français.