Table of Contents
Face à la croissance de la population de loups en Suisse, les autorités fédérales envisagent désormais la possibilité d’armer les bergers pour leur permettre de défendre leurs troupeaux. Une telle mesure, encore illégale aujourd’hui, pourrait bientôt être autorisée après une évaluation approfondie.
Vers une autorisation des tirs de défense contre les loups
Un rapport complet sur les implications des tirs de défense contre les loups est attendu cette année. Les services d’Albert Rösti ont déjà réalisé une première évaluation de cette mesure sensible. La Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie (Ceate) du Conseil national a demandé unanimement un rapport approfondi afin d’examiner les opportunités et les risques liés à une telle autorisation.
Cette demande intervient alors que le tir de défense est actuellement interdit, mais que la présence du loup s’étend désormais à l’ensemble des cantons suisses, dépassant largement les zones traditionnelles du Valais et des Grisons.
Une problématique de sécurité et de réglementation
Le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) a débuté l’analyse des conditions législatives nécessaires à l’introduction des tirs de défense en Suisse, en s’inspirant notamment de la réglementation française qui autorise ce type de tir dans certaines circonstances.
La Ceate vise à anticiper une éventuelle adaptation légale, en prenant en compte les compétences, les coûts, les effets et les modalités pratiques de mise en œuvre. Ce rapport doit également répondre à la question cruciale : qui aurait le dernier mot en cas de menace directe ? La Confédération, les cantons ou les individus concernés ?
Une mesure ultime aux effets controversés
Christine Bulliard-Marbach, membre de la Ceate, rappelle que cette mesure serait « la mesure ultime » à utiliser si toutes les autres régulations échouent. Elle souligne aussi l’insatisfaction grandissante quant à la gestion actuelle de la présence du loup.
Sidney Kamerzin, également du Centre, met en avant les défis liés à cette mesure, notamment en matière de sécurité et de formation, car cela reviendrait à autoriser le port d’armes à certaines catégories de personnes, une décision qui suscite une certaine retenue des autorités.
Contexte et enjeux
Depuis l’été 2024, la question des tirs de défense est devenue un sujet moins tabou. Avec l’augmentation des attaques sur le bétail, les agriculteurs et bergers sont confrontés à un dilemme : comment protéger leurs animaux tout en respectant la législation et la conservation des espèces ?