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Biden annonce des réformes pour la Cour suprême et la présidence
Le président américain Joe Biden a appelé aujourd’hui à des changements radicaux au sein de la Cour suprême, en proposant de limiter le mandat des juges à 18 ans et d’instaurer un code de conduite éthique contraignant et exécutoire pour la Cour.
Parallèlement, Biden plaide également pour un amendement constitutionnel qui interdirait l’octroi d’une immunité totale aux présidents. Ces sollicitations surviennent après que la Cour suprême a statué ce mois-ci que l’ancien président Donald Trump était protégé d’une poursuite judiciaire pour ses actes officiels.
Un tournant dans la politique de Biden
Cette annonce marque un retournement significatif dans la position de Biden concernant l’une des branches du pouvoir américain. Depuis son arrivée à la présidence, la Cour suprême a penché de manière prononcée vers la droite, annulant par exemple le célèbre verdict « Roe v. Wade » qui garantissait le droit à l’avortement et affaiblissant le pouvoir des agences fédérales en annulant une décision vieille de 40 ans.
Dans un article d’opinion publié dans le Washington Post ce lundi, Biden affirme : « J’ai supervisé des nominations à la Cour suprême en tant que sénateur, vice-président, et président plus que quiconque vivant aujourd’hui. » Il ajoute : « Ce qui se passe actuellement n’est pas normal et mine la confiance du public dans les décisions de la Cour, y compris celles affectant les libertés individuelles. Nous sommes maintenant dans un état de violation. »
Le principe d’égalité devant la loi
La proposition d’amendement de Biden, intitulée « Personne n’est au-dessus de la loi », stipule que « la Constitution ne confère aucune immunité contre les poursuites pénales fédérales ou le jugement, la déclaration de culpabilité ou la sanction en vertu d’un service antérieur en tant que président ». Dans son article, Biden insiste sur le fait que cette nation est fondée sur un principe simple mais profond : « Personne n’est au-dessus de la loi, ni le président des États-Unis ni les juges de la Cour suprême. »
Il présentera officiellement son soutien à ces changements lors d’un discours célébrant le 60e anniversaire de l’adoption de la loi sur les droits civiques à Austin. Cependant, ces propositions sont pour l’instant de simples aspirations en raison des obstacles importants à leur mise en œuvre.
Des propositions difficiles à concrétiser
Les limites proposées sur les mandats présidentiels et le code éthique nécessitent l’approbation du Congrès, où il est peu probable que la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains, soutienne l’une ou l’autre de ces initiatives. Les deux propositions nécessitent 60 votes pour être adoptées au Sénat, alors que les démocrates ne détiennent que 51 sièges.
Passer un amendement constitutionnel implique des obstacles majeurs, notamment le soutien des deux tiers des deux chambres ou à travers une conférence des deux tiers des États, suivie de l’approbation des trois quarts des législatures des États.
Les défis d’une démocratie constitutionnelle
Cette initiative de Biden intervient après une année marquée par des scandales au sein de la Cour suprême, centrés en grande partie sur le juge Clarence Thomas et son manque de divulgation concernant les cadeaux reçus. Le juge Samuel Alito a également été critiqué pour sa politisation.
Biden a précisé que les règles éthiques devraient imposer aux juges de « divulguer les cadeaux, d’éviter les activités politiques publiques et de se retirer des affaires dans lesquelles ils sont ou peuvent être en conflit d’intérêts ». Il est convaincu que la limitation des mandats permettra aux présidents futurs de nommer un juge tous les deux ans, rendant les nominations à la Cour suprême « plus prévisibles et moins arbitraires ».
Enfin, il souligne que les États-Unis sont la seule grande démocratie constitutionnelle à attribuer des mandats à vie aux juges de la Cour suprême.
De son côté, Donald Trump, ancien président et candidat républicain, a critiqué le plan de Biden, affirmant sur sa plateforme Truth Social : « Les démocrates tentent d’interférer dans les élections présidentielles et de détruire notre système judiciaire en attaquant leur adversaire politique, moi et notre haute cour respectée. » Il conclut : « Nous devons lutter pour nos tribunaux justes et indépendants et protéger notre pays. »