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Biélorussie libère 52 prisonniers politiques après médiation américaine

by Sara
Biélorussie, États-Unis, Lituanie, Pologne

La Biélorussie a libéré 52 prisonniers politiques après une médiation conduite par les États‑Unis, qui ont promis à Minsk un allègement des sanctions. Les détenus, escortés par une délégation américaine, ont franchi la frontière lituanienne, a annoncé le président lituanien Gitanas Nausėda.

Traversée vers la Lituanie et réactions immédiates

« No man left behind ! 52 prisoners safely crossed the Lithuanian border from Belarus today, leaving behind barbed wire, barred windows and constant fear », a publié Gitanas Nausėda sur X, exprimant le soulagement entourant l’arrivée des détenus en Lituanie.

Le président américain Donald Trump avait personnellement demandé au dirigeant biélorusse Alexandre Loukachenko de libérer des détenus décrits par lui comme des « otages ». La Biélorussie a ensuite confirmé leur mise en liberté.

Allègement des sanctions accordé en échange

En échange de cette libération, Washington accordera un allègement des sanctions à la compagnie aérienne nationale belarusse Belavia, a indiqué le porte‑parole de l’ambassade américaine à Vilnius.

Cette mesure permettra à Belavia d’assurer la maintenance et l’achat de composants pour sa flotte, incluant des appareils Boeing, ce qui constitue un geste économique significatif envers Minsk.

Profil de certains libérés

Parmi les 52 personnes remises en liberté figuraient des opposants et dissidents bien connus, selon différentes sources :

  • Ihar Losik, 33 ans, journaliste condamné en 2021 à 15 ans de colonie pénitentiaire pour « incitation à la haine » et « organisation d’émeutes ».
  • Mikola Statkevich, vétéran dissident et candidat à la présidentielle de 2010, condamné à 14 ans après les manifestations liées aux élections contestées de 2020 (information rapportée par le groupe Viasna).

L’ambassade américaine à Vilnius n’a pas pu confirmer immédiatement si des figures comme le lauréat du prix Nobel de la paix Ales Bialiatski figuraient parmi les libérés.

Nationalités et présence d’un membre du personnel de l’UE

L’agence d’État BelTA a indiqué que 14 des personnes libérées étaient des ressortissants étrangers originaires notamment de Lituanie, Lettonie, Pologne, France, Royaume‑Uni et Allemagne.

La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a annoncé qu’un membre du personnel de l’Union européenne faisait partie des libérés et a remercié « les partenaires américains pour leurs efforts ».

Réactions de l’opposition et perspectives

Sviatlanà Tsikhanouskaya, cheffe de l’opposition en exil, a salué la libération mais l’a qualifiée d’insuffisante : elle ne représente que 4 % des prisonniers considérés comme politiques.

« Nous nous réjouissons de leur libération, mais en substance, c’est un troc de vies humaines — des personnes qui n’auraient jamais dû être emprisonnées », a‑t‑elle déclaré, appelant l’Union européenne à maintenir les sanctions tant que la démocratie ne sera pas rétablie.

Négociations américaines et objectif d’un rapatriement élargi

John Coale, l’envoyé américain impliqué dans les négociations, a exprimé l’espoir que la libération rapide de la totalité des quelque 1 400 prisonniers qualifiés d’« otages » par Donald Trump soit possible.

« Notre mission est de les faire sortir tous maintenant », a‑t‑il déclaré à Reuters, ajoutant l’espoir que, « dans un court délai », toutes les personnes retenues puissent être libérées.

Déclarations officielles et contexte géopolitique

BelTA a cité Coale affirmant que Trump avait dit à Loukachenko que Washington souhaite rouvrir son ambassade à Minsk. L’agence a également montré une lettre de Trump remise à Loukachenko, signée simplement « Donald », qualifiée de « rare acte d’amitié personnelle » par Coale.

Loukachenko a salué l’intervention de Trump et a évoqué la possibilité de « travailler sur un accord global ». Il a aussi affirmé vouloir soutenir Trump dans sa mission de paix, se référant aux déclarations du président américain sur la résolution de conflits mondiaux.

Contexte régional et militaire

La libération intervient au lendemain d’un incident où la Pologne a abattu ce qu’elle a qualifié de drones russes sur son territoire, et à la veille d’exercices militaires conjoints entre la Russie et la Biélorussie.

La Biélorussie partage des frontières avec trois pays membres de l’OTAN et avec l’Ukraine. Loukachenko a autorisé l’usage du territoire biélorusse par la Russie lors de l’invasion de l’Ukraine en 2022, bien que l’armée biélorusse n’ait pas participé directement aux opérations militaires.

Illustration

Relatives and journalists gather near the US Embassy in Vilnius ahead of arrival of released prisoners from Belarus

Parents, amis et journalistes se sont rassemblés près de l’ambassade américaine à Vilnius avant l’arrivée des prisonniers libérés de Biélorussie, le 11 septembre 2025 (Mindaugas Kulbis/AP).

Points clés

  • La libération de 52 personnes marque le plus grand lot gracié par Loukachenko à ce jour.
  • En contrepartie, les États‑Unis accordent un allègement des sanctions à Belavia pour permettre la maintenance et l’achat de pièces.
  • Des voix de l’opposition et des défenseurs des droits humains estiment que la démarche est insuffisante et appellent au maintien des sanctions jusqu’à des réformes démocratiques durables.
source:https://www.aljazeera.com/news/2025/9/11/belarus-frees-52-political-prisoners-after-us-mediation

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