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Bloomberg alerte l’Inde sur les dangers de l’échec du Bangladesh
Selon le site américain Bloomberg, l’effondrement du gouvernement ami de l’Inde au Bangladesh serait une mauvaise nouvelle pour le Premier ministre indien Narendra Modi. La situation chaotique aux portes de l’Inde sert d’avertissement que les jeunes réclament des opportunités d’emploi de la part de leurs dirigeants, tout en rejetant une croissance qui n’accompagne pas la création de postes, surtout dans un contexte de déclin démocratique.
Des troubles qui dépassent la géopolitique
Bloomberg, dans un article d’Andy Mukherjee, souligne que les troubles récents au Bangladesh dépassent les simples enjeux géopolitiques pour l’Inde. En effet, ces événements pourraient faire pencher davantage les relations diplomatiques en faveur de la Chine.
La Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, a même dû fuir le pays après des manifestations violentes, témoignant de l’opposition croissante à son régime autoritaire. Malgré un bilan économique solide, avec plus de 11 ans de croissance d’au moins 5 % du revenu par habitant depuis son retour au pouvoir en 2009, son gouvernement fait face à une légitimité en déclin.
Le défi de la chômage
Modi, qui entame sa troisième mandature, évalue son bilan, tout en n’ayant pas réussi à réduire le taux de chômage, devenu le principal défi aux deux pays. Les jeunes, qui composent une large majorité de leur population, commencent à ressentir une profonde frustration, aggravée par les effets de la pandémie de COVID-19.
Andy Mukherjee indique que ces événements récents devraient inciter l’Inde à une réflexion, alors que Modi est revenu au pouvoir en juin après avoir obtenu un nouveau mandat. La perte par son parti de la majorité parlementaire pourrait également permettre une stimulation démocratique attendue.
Les critiques et les défis démocratiques
Puisque la situation n’est pas rose, de nombreux observateurs notent que les agences d’enquête ciblent les opposants politiques et les critiques de la société civile. Des sondages d’opinion préélectoraux montrent une baisse significative de la confiance envers la commission électorale, tandis que la violence contre les minorités, notamment les musulmans, continue de poser problème.
Enseignements à tirer de la Corée du Sud
D’un point de vue économique, le gouvernement indien semble reconnaître de manière implicite que le chômage des jeunes est un problème persistant, nécessitant une attention immédiate avec un soutien financier. L’enjeu principal demeure de savoir si le plan d’aide visant 41 millions de jeunes pour les aider à obtenir un premier emploi et à recevoir une formation professionnelle sera efficace avant qu’ils ne perdent tout espoir en la politique.
Le Institut V-Dem, basé à l’Université de Göteborg, classe l’Inde et le Bangladesh comme des « États autoritaires électoraux », ce qui suscite des inquiétudes quant à une réponse tardive de ces deux pays face aux aspirations populaires. Le chercheur conseille à l’Inde et au Bangladesh d’apprendre des leçons de la Corée du Sud, qui a investi massivement dans les infrastructures physiques et numériques, tout en offrant des incitations fiscales aux entreprises privées, stimulant la recherche et le développement.
Conclusion sur les enseignements à tirer
En somme, il est essentiel que l’Inde tire les bonnes leçons des troubles au Bangladesh. Les entreprises multinationales attirées par son vaste marché local sont prêtes à apporter technologies et capitaux. Cependant, les puissants barons de la finance locaux, réticents à investir dans la recherche et le développement, doivent se préparer à la concurrence internationale.