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Une journée nationale de contestation a mobilisé le mouvement citoyen « Bloquons tout » ce mercredi 10 septembre, avec des blocages et des rassemblements à Auch, Lyon et dans plusieurs villes du Tarn et d’Occitanie. Dans le Gers et l’Ariège, des actions coordonnées ont ponctué l’après-midi, alternant blocages de commerces, piquets et assemblées. Les organisateurs et les participants évoquent un appel à une justice sociale et à l’action directe, tout en insistant sur le maintien du mouvement dans le cadre pacifique. Les chiffres de participation varient selon les sources et les autorités, reflétant une mobilisation au niveau local et régional.
À Auch : blocages, assemblée et premières répercussions
À Auch, le matin a été marqué par des blocages au Carrefour et des actions autour de la place de la Libération; l’entrée sud a été bloquée et le magasin a ensuite rouvert dans l’après-midi. Une première cohorte d’environ 200 personnes s’est réunie devant la gare à la mi-journée, selon les organisateurs, et d’autres actions ont touché le lycée Le Garros et Leclerc. Une assemblée générale était prévue à 17 heures sur la place de la Libération pour évoquer l’avenir du mouvement. « Je suis travailleuse sociale donc je ne vais pas pouvoir trop tenir dans la durée. Il faut que les gens continuent à être accompagnés, donc il y a un moment où je vais retourner au boulot. Aujourd’hui, je suis là, il y a une belle énergie et c’est déjà ça de gagné », a déclaré Camille.
Jean-Luc, retraité, a ajouté : « J’ai ma retraite qui n’avance pas, je ne touche pas grand-chose. Je me suis levé à 4 h 30 ce matin pour venir. Je pense qu’il faut réagir. Il y a beaucoup d’argent, on produit beaucoup de richesses en France et cette richesse part toujours dans les poches des mêmes, et aux autres on leur demande de plus en plus de sacrifices. »
Jules, intermittent du spectacle, a aussi pris la parole: « On peut par notre consommation refuser un monde qui enrichit les mêmes personnes. Je ne suis pas partisan de la violence mais de l’action directe et des actions intelligentes. Le boycott peut faire partie de ces actions. »
À Lyon et en Occitanie : cortèges sauvages et blocages de tramway
À Lyon, le mouvement a donné lieu à des cortèges sauvages et à des tentatives de bloquer la ligne de tramway T1, avec des banderoles près de la place Guichard et des actions autour de Charpennes lors d’une « kermesse solidaire ». Le rassemblement place Guichard a réuni plus de 3 000 manifestants selon les organisateurs; un large dispositif a accompagné l’après-midi, avec des groupes qui se reformaient au fil de l’après-midi. Un piquet s’est tenu devant l’hôpital Edouard Herriot et des pancartes appelant à la grève et au boycott ont été visibles dans les rues.
La journée a été marquée par des images fortes et des discours appelant à une mobilisation durable, tandis que les cortèges se multipliaient autour des centres urbains. Des contenus photos et vidéos circulaient dans les quartiers, traduisant un climat de colère et d’espoir, sans incident majeur signalé à l’échelle de la ville.
Dans le Tarn et les autres départements: villages démocratiques et reconductions
Dans le Tarn, les manifestations se sont tenues sur trois ronds-points à Albi, Castres et Gaillac dès 10 h 30, avec des actions numériques et des tracts dans d’autres villes comme Graulhet, Rabastens, Lisle-sur-Tarn et Carmaux. À Albi, une centaine de lycéens ont filtré l’entrée du lycée Bellevue; des échanges citoyens ont été organisés au Jardin national dès l’après-midi dans le cadre d’un « village démocratique ». La préfecture a signalé des tensions plus marquées à Gaillac, où des gendarmes ont utilisé du gaz lacrymogène et où des verbalisations ont été prononcées pour entrave à la circulation; une interpellation a été dénombrée. La journée s’est poursuivie avec des assemblées générales et la perspective d’un acte II dès le jeudi 18 septembre et de reconductions locales à Castres et Gaillac. À Toulouse, les chiffres de participation pour l’ensemble de la journée ont été estimés à 30 000 par les syndicats et 13 000 par la préfecture.