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Un mandat d’arrêt pour *« traite d’être humain à l’égard d’une mineure »* a été émis contre l’ex-président socialiste de Bolivie, Evo Morales, pour avoir eu une relation avec une adolescente de 15 ans avec laquelle il aurait eu une fille en 2016, a annoncé le parquet.
Les détails du mandat d’arrêt
*« Il est approprié d’émettre un mandat d’arrêt »*, a déclaré la procureure Sandra Gutiérrez lors d’une conférence de presse. Le ministère public a précisé que le mandat d’arrêt, rendu public le 16 décembre, avait été émis deux mois plus tôt, le 16 octobre. Mme Gutiérrez a expliqué qu’elle n’avait pas mentionné l’affaire plus tôt car celle-ci est *« très complexe »*, en raison de l’implication d’un ancien président, qui a nié les accusations à plusieurs reprises.
Elle a également souligné qu’avant l’émission de ce mandat d’arrêt, les partisans de l’ex-président avaient mis en place des barrages routiers pendant vingt-quatre jours pour protester contre ce qu’ils considèrent comme une *« persécution judiciaire »*. Malgré ces actions, la police a tenté à plusieurs reprises d’arrêter M. Morales, qui se cache dans l’État du Chapare, son fief politique où la culture de la coca est répandue. Mme Gutiérrez a précisé que *« il était impossible de procéder à l’exécution du mandat d’arrêt contre ce citoyen, car de nombreux policiers ont été victimes d’agressions et de tentatives d’assassinat de la part des bloqueurs »*.
Les implications judiciaires
La procureure a indiqué que la police avait présenté d’*« innombrables »* rapports justifiant l’impossibilité de l’exécution du mandat, et que *« la vie non seulement de policiers, mais aussi de citoyens, était en jeu »*. M. Morales encourt une peine de *« dix à quinze ans »* d’emprisonnement.
Accusations et défense de Morales
Les faits remontent à 2015, lorsque Morales était au pouvoir. Selon le parquet, les parents de la mineure l’auraient enrôlée dans la *« garde de jeunes »* de Morales *« dans le seul but de gravir les échelons politiques et d’obtenir des avantages en échange de leur fille mineure »*. Pour cela, le ministère public a déposé un acte d’accusation contre Morales et la mère de la victime présumée pour *« traite d’êtres humains aggravée »*.
Bien que M. Morales ait précédemment rejeté ces accusations, affirmant qu’elles étaient basées sur des faits déjà examinés en 2020 pour *« détournement de mineur »*, le ministère public se concentre désormais sur la traite présumée. C’est le deuxième mandat d’arrêt délivré à l’encontre de Morales pour cette affaire.
Conflit politique et implications futures
La procureure Gutiérrez avait déjà ordonné son arrestation en septembre, mais un recours en justice déposé par la défense de Morales avait permis d’annuler cette décision. Les avocats de l’ancien président soutiennent que l’affaire a déjà été examinée et classée en 2020. Alors que Morales se bat pour la candidature de la gauche aux élections de 2025, il a qualifié cette enquête de *« lawfare »*, une forme de persécution judiciaire orchestrée par le gouvernement de Luis Arce, son ancien allié devenu rival.
Morales a dirigé la Bolivie de 2006 à 2019 et a ensuite soutenu l’élection de Luis Arce, qui avait été son ministre de l’économie. Aujourd’hui, les deux leaders se disputent la direction du parti de gauche au pouvoir et la candidature à la présidentielle d’août 2025.