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Des documents et échanges révèlent que Jair Bolsonaro aurait voulu fuir du Brésil vers l’Argentine pour y solliciter l’asile politique, selon la police fédérale et plusieurs organes de presse. L’affaire s’inscrit dans le cadre d’une enquête sur une possible tentative de coup d’État et des accusations d’obstruction à la justice. Les enquêteurs examinent des communications et des documents présentés par les soutiens de l’ancien président et par les procureurs.
Des documents retrouvés sur le téléphone évoquent une demande d’asile en Argentine
Selon le rapport de la police fédérale brésilienne, le document daté du 10 février 2024 a été sauvegardé sur le téléphone deux jours après une perquisition du domicile et du bureau de Jair Bolsonaro dans le cadre de l’enquête sur une tentative de coup d’État. Le document décrit une demande d’asile politique adressée au président argentin Javier Milei:
« Moi, Jair Messias Bolsonaro, je demande l’asile politique à Votre Excellence en République d\’Argentine, dans le cadre d\’un régime d\’urgence, car je me trouve dans une situation de persécution politique au Brésil et je crains pour ma vie », a écrit l’ancien dirigeant brésilien.
La police précise que ce texte est intégré au dossier de l’enquête et qu’il survient dans le contexte où Bolsonaro avait passé deux nuits à l’ambassade de Hongrie à Brasilia. Par ailleurs, des échanges entre Bolsonaro et son fils montrent l’intérêt de faire l’éloge de Donald Trump afin d’influencer les procédures judiciaires dans leur pays.
« L’homme le plus puissant au monde est de ton côté. Nous avons fait notre part », a écrit Eduardo Bolsonaro le 10 juillet, selon l’Associated Press.

Une affaire en justice et un calendrier judiciaire
La Cour suprême du Brésil doit rendre des décisions entre le 2 et le 12 septembre sur l\’affaire qui oppose Bolsonaro et plusieurs de ses alliés à des accusations d’« organisation criminelle armée », de « tentative d’abolition de l’État démocratique » et de « coup d’État », selon le parquet général. Si l\’ancien président est condamné, la peine peut atteindre jusqu’à 40 ans de prison. Bolsonaro, qui se dit victime d’une persécution politique, conteste fermement les accusations et affirme que ses échanges avec ses soutiens ont été « absolument normaux ». Ses avocats estiment qu’il n\’a jamais cherché à interférer dans une procédure en cours et que les informations diffusées reflètent des conversations habituelles avec ses partisans.
Questions sur l’asile en Argentine et réactions
Le dossier mentionne qu’une lettre adressée au président argentin Javier Milei pourrait faire partie des pièces. Selon le rapport, Bolsonaro aurait rédigé une lettre intitulée « Moi, Jair Messias Bolsonaro, je demande l’asile politique à Votre Excellence en République d\’Argentine, dans le cadre d\’un régime d\’urgence, car je me trouve dans une situation de persécution politique au Brésil et je crains pour ma vie ». On ignore pour l’instant si cette lettre a été envoyée. Une source gouvernementale à Buenos Aires a déclaré que Milei n’avait reçu aucune lettre. Des messages entre Bolsonaro et son fils évoquent aussi l’ambition de conforter l’influence des alliés à l’étranger pour peser sur la justice brésilienne; l’Associated Press rappelle notamment des échanges où Eduardo Bolsonaro affirme que le soutien d’autres acteurs internationaux pourrait influencer le cours des événements. Dans l’une des communications, Eduardo Bolsonaro affirme avoir obtenu le soutien du gouvernement américain « avec beaucoup de difficultés » et que lui et Paulo Figueiredo étaient « les seuls » à accéder à la Maison Blanche.
