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L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro a rassemblé des dizaines de milliers de ses partisans dimanche à Sao Paulo, marquant sa première manifestation depuis que la Cour suprême a décidé de le juger pour tentative présumée de coup d’État.
Une grande mobilisation à Sao Paulo
Lors de ce rassemblement, Bolsonaro a déclaré : « Ce qu’ils veulent vraiment, ce n’est pas m’enfermer: ils veulent me tuer, parce que je suis une épine dans leur gorge », faisant référence aux juges qu’il accuse de le persécuter.
Selon les estimations de l’Université de Sao Paulo, environ 45 000 personnes ont participé à ce défilé sur l’emblématique avenue Paulista. En mars, Bolsonaro avait attiré 18 000 personnes à Rio de Janeiro.
Les revendications des manifestants
La manifestation avait pour but de réclamer l’amnistie pour les plus de 500 personnes condamnées suite aux événements du 8 janvier 2023 à Brasilia, où des milliers de partisans de Bolsonaro avaient envahi et saccagé les institutions gouvernementales.
Les manifestants scandaient : « Il n’y a pas eu de coup d’État », soutenus par un groupe de percussions. Nombre d’entre eux portaient le maillot de l’équipe de football du Brésil, symbole du bolsonarisme.
Des vendeurs ambulants proposaient des masques de l’ancien président américain Donald Trump, des Bibles, et des drapeaux des États-Unis et d’Israël, que Bolsonaro loue souvent.
Symboles et paroles des partisans
Certains participants étaient munis de bâtons de rouge à lèvres, un symbole bolsonariste évoquant Débora Rodrigues, qui a été placée en détention provisoire après avoir participé au soulèvement de janvier 2023.
Sur des pancartes en forme de rouge à lèvres, plusieurs manifestants ont ironisé en disant : « L’utilisation de cette arme vous fait prendre 14 ans ».
Derlaine Costa, une employée de maison de 43 ans, a déclaré : « Je veux un Brésil meilleur pour ma fille, sans gouvernements qui volent. Bolsonaro n’a pas volé et c’est pour ça qu’ils sont contre lui ».
Sergio Lima, un retraité de 65 ans, a ajouté : « Si Bolsonaro est emprisonné, je me posterai sans armes devant la prison, avec seulement ma foi en Dieu et mon drapeau ».
Les accusations contre Bolsonaro
Le 26 mars, la Cour suprême a décidé que Bolsonaro, 70 ans, devait être jugé pour tentative de coup d’État, une accusation qui pourrait lui valoir jusqu’à 40 ans de prison. Il clame son innocence et se décrit comme « persécuté ».
Les procureurs allèguent que Jair Bolsonaro a tenté de mobiliser les forces armées pour empêcher le retour au pouvoir du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva. Il a déclaré : « Le système actuel cherche à écarter les dirigeants de droite du scrutin ».
Pour l’avenir, Bolsonaro a l’intention de se présenter aux élections présidentielles de 2026, affirmant : « Mais s’ils pensent que je vais abandonner ou m’enfuir, ils se trompent ».
Il a également fait un parallèle avec la situation en France, affirmant : « Ce qui s’est passé en France avec (Marine) Le Pen, s’est passé au Brésil avec moi ».