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L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis la mi-novembre, a entamé une grève de la faim lundi dernier, comme l’a confirmé son avocat à l’AFP. Ce dernier a précisé que cette information provient d’une source judiciaire. « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d’un procès équitable », a déclaré Me François Zimeray, l’avocat de Sansal, en corroborant une information du Journal du Dimanche.
Une décision motivée par des pressions
François Zimeray a indiqué qu’il n’avait pas obtenu de visa pour se rendre en Algérie et rencontrer son client. Selon lui, Boualem Sansal a pris cette décision de grève de la faim en raison des pressions exercées sur lui pour changer d’avocat. L’avocat a souligné : « Ni la pondération dans l’expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j’ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime, qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix. »
Conditions de détention préoccupantes
Me Zimeray a également révélé que le protocole de soins suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l’écrivain souffre d’un cancer, selon des informations de presse. Face à cette situation, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a exprimé sa grande préoccupation concernant les conditions de détention de Sansal, sa santé et son moral. Il a de nouveau appelé les autorités algériennes à faire preuve d’indulgence.
Réactions diplomatiques
Bien que Jean-Noël Barrot ait exprimé ses inquiétudes, il n’a pas soutenu la proposition de Bruno Retailleau, qui envisageait de durcir le « rapport de force » avec Alger, en particulier après l’attaque au couteau à Mulhouse, impliquant un homme algérien. « La diplomatie, c’est toute une palette d’outils. Ce qui nous intéresse, c’est la sécurité des Français, ce n’est pas le rapport de force pour le rapport de force », a déclaré le ministre.
Poursuites judiciaires en cours
Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l’article 87 bis du Code pénal algérien, qui qualifie de « terroriste ou subversif » tout acte menaçant la sûreté de l’État. Selon le quotidien Le Monde, ses déclarations dans le média français Frontières, considéré comme d’extrême droite, auraient provoqué une réaction négative du pouvoir algérien. Cette incarcération a suscité des protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui jugent ces poursuites infondées.
Âge et parcours de Boualem Sansal
Originaire d’Algérie, Boualem Sansal a longtemps revendiqué une date de naissance en 1949, ce qui lui donnerait aujourd’hui 75 ans. Cependant, son éditeur, Antoine Gallimard, a récemment précisé qu’il est en réalité né en 1944, lui conférant ainsi 80 ans. Cette révélation soulève des questions sur son état de santé et les conditions de son incarcération.
