Sur le Budget 2026, François Hollande appelle à la négociation avec le gouvernement, estimant que sans concessions le Premier ministre pourrait être renvoyé par une motion de censure ; il demande l’ouverture d’un dialogue avec les syndicats et les forces politiques à l’Assemblée nationale.
Budget 2026 : François Hollande appelle à la négociation avec le gouvernement
Lundi 25 août sur France Inter, le député socialiste et ancien président François Hollande a jugé « temps d’ouvrir une négociation avec les organisations syndicales » et un « dialogue avec les forces politiques représentées à l’Assemblée nationale » autour du budget 2026, qu’il qualifie « d’injuste et déséquilibré ». Le Premier ministre François Bayrou devait tenir une conférence de presse à 16h ce même lundi ; il est menacé de censure par la gauche et le Rassemblement national depuis la présentation d’un projet prévoyant 44 milliards d’euros d’économies.
Sur la possibilité d’une censure, il a résumé sans détour sa position :
« Si rien n’est concédé, je ne vois pas comment François Bayrou peut échapper à la censure »
Selon lui, « Il ne peut pas en rester au texte qu’il a présenté au mois de juillet, donc il faut qu’il y ait des avancées ». François Hollande appelle ainsi le gouvernement à entamer des discussions concrètes pour modifier le contenu du projet de budget 2026.
Menace de censure et demandes précises sur le contenu : 44 milliards d’euros
Le député a détaillé les points qui, à son avis, doivent faire l’objet de concessions pour éviter une motion de censure :
« Si rien n’a été concédé, si les jours fériés sont encore menacés, s’il n’y a pas de rectification sur le plan de la fiscalité du patrimoine, si les entreprises ne sont pas mises à contribution, s’il n’y a pas un meilleur partage entre l’effort demandé en termes de dépenses et l’effort qu’il faut faire en termes de recettes supplémentaires du côté des plus favorisés, je ne vois pas comment il peut échapper à ce résultat. »
Ces critiques ciblent la répartition des 44 milliards d’euros d’économies et appellent à une contribution accrue des entreprises et des ménages les plus aisés, ainsi qu’à des rectifications sur la fiscalité du patrimoine.
Sur le calendrier politique, François Hollande a également critiqué la stratégie proposée par La France insoumise : cette formation prévoit de déposer une motion de censure le 23 septembre, avant le débat budgétaire. Il estime que « Ce n’est pas la bonne procédure. La bonne procédure, ce serait d’ouvrir une négociation ». Il a ajouté :
« Je m’exprime à titre personnel, je ne vois pas comment il serait possible de dire ‘dialoguons’ et ‘censurons’ en même temps. Il faut être logique. Je ne dis pas que la censure n’est pas à un moment envisageable. Elle est aujourd’hui probable. Mais s’il doit y avoir un dialogue, il faut qu’il soit poursuivi jusqu’au bout. »
Concernant le mouvement dit « Bloquons tout », prévu le 10 septembre et né sur les réseaux sociaux, François Hollande a exprimé ses réserves : il dit « entendre » une « exaspération dans le pays », mais refuse de s’associer à une mobilisation dont il ne connaît pas les initiateurs ni les revendications. Il a estimé que « c’est aux organisations syndicales de fixer les mouvements, les revendications et même les dates de mobilisation ».