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Budget 2026 : lutte renforcée contre la fraude fiscale et sociale en France

by Sara
Budget 2026 : lutte renforcée contre la fraude fiscale et sociale en France
France

Le gouvernement français intensifie sa lutte contre la fraude fiscale et sociale dans le cadre du budget 2026. Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a alerté sur l’ampleur de ce phénomène qu’elle qualifie d’« industrie de la fraude », et a présenté les objectifs ambitieux pour l’année à venir afin de renforcer les recettes publiques sans augmenter les impôts.

Amélie de Montchalin invitée au journal de 20 heures de France 2

20 milliards d’euros de fraude détectés en 2024

Lors de son intervention au journal de 20 heures de France 2 le 15 avril 2025, Amélie de Montchalin a révélé que la fraude fiscale et sociale en France a atteint un montant de 20 milliards d’euros en 2024. Sur cette somme, 13 milliards d’euros ont pu être récupérés par l’État. Pour le budget 2026, la ministre vise à porter cette somme encaissée à 15 milliards d’euros.

Cette hausse des recettes doit permettre de faire face aux défis budgétaires actuels sans recourir à une hausse des impôts. Parallèlement, le gouvernement prévoit de réaliser 40 milliards d’euros d’économies en 2026 dans le but de réduire la dette publique.

Un contexte budgétaire préoccupant

Ce renforcement de la lutte contre la fraude intervient alors que le Premier ministre, François Bayrou, a dressé un constat alarmant sur la situation budgétaire française lors d’un comité d’alerte à Matignon. Il a souligné que le déficit public pourrait atteindre 5,7 % du PIB à la fin de 2025 si aucune mesure n’est prise, en raison notamment des perturbations causées par les droits de douane américains.

Des mesures d’annulation de dépenses prévues pour 2025 sont déjà en cours, avec 3 milliards d’euros annulés et 2 milliards supplémentaires identifiés comme susceptibles d’être coupés si la situation économique ne s’améliore pas.

Une industrie de la fraude dénoncée

Amélie de Montchalin a insisté sur la nature organisée et systématique de la fraude fiscale et sociale. « On n’est plus du tout dans le voisin qui ne déclare pas bien ses revenus, on est dans une industrie de la fraude », a-t-elle déclaré. Elle a également pointé du doigt le détournement de dispositifs publics, comme MaPrimeRénov, utilisés frauduleusement.

Pour la ministre, il est primordial de collecter davantage de recettes pour résoudre les enjeux du déficit sans peser sur les contribuables ordinaires.

Réactions syndicales et patronales

La CGT, par la voix de sa secrétaire générale Sophie Binet, a critiqué cette approche, parlant « d’opération de communication anxiogène » visant à préparer les salariés à des sacrifices. Elle a reproché au gouvernement de ne pas vouloir augmenter les impôts pour les plus aisés, préférant imposer des efforts aux classes moyennes et aux salariés.

Du côté du Medef, Patrick Martin, président du syndicat patronal, a rappelé que les entreprises supportent déjà 13 milliards d’euros de prélèvements supplémentaires cette année et a mis en garde contre toute surcharge fiscale supplémentaire qui pourrait peser sur elles.

Les élus locaux mécontents

L’Association des maires de France (AMF), par l’intermédiaire d’André Laignel, son premier vice-président délégué, a dénoncé une consultation précipitée et peu transparente. Selon lui, les élus locaux ont été convoqués à la dernière minute pour une réunion sans ordre du jour ni documents préparatoires, ce qui a conduit l’AMF à refuser d’y participer, qualifiant la démarche de « pure opération de communication ».

Vers un effort budgétaire collectif

Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics

François Bayrou a également souligné la nécessité d’une prise de conscience collective. « Nous ne produisons pas assez et nous ne travaillons pas assez », a-t-il expliqué, appelant à réduire les dépendances agricoles, industrielles et intellectuelles de la France pour améliorer la situation économique et budgétaire.

Le ministre de l’Économie et des Finances, Eric Lombard, a réaffirmé l’objectif de réduire le déficit public à 4,6 % du PIB en 2026, insistant sur le fait que cela ne se fera pas par des hausses d’impôts pour les classes moyennes ou les entreprises, mais par des efforts supplémentaires évalués à 40 milliards d’euros.

Dans ce contexte, la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a appelé à une justice sociale renforcée, soulignant que la cohésion sociale dépend de l’équité dans la répartition des efforts.

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source:https://www.francetvinfo.fr/economie/budget/direct-conference-sur-les-finances-publiques-francois-bayrou-doit-s-exprimer-lors-d-une-conference-de-presse-dans-la-matinee_7190790.html#xtor=RSS-3-%5Blestitres%5D

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