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Le secteur de l’enseignement supérieur au Royaume‑Uni traverse l’une de ses plus graves crises financières depuis des décennies. Un rapport relayé par le quotidien The Telegraph alerte que jusqu’à 50 universités britanniques pourraient faire faillite dans un délai d’un à deux ans. Les autorités de régulation font état d’un nombre croissant d’établissements vulnérables et appellent à des interventions précoces pour éviter des effondrements désordonnés.
Un avertissement officiel
Le rapport, signé par le directeur des affaires éducatives du journal Bobby Wood, s’appuie sur les déclarations de Susan Lapworth, directrice générale de l’Office for Students (OfS).
Devant la commission de l’éducation de la Chambre des communes, Susan Lapworth a indiqué que 24 établissements figuraient dans la « catégorie de risque la plus élevée ». Cela signifie, selon l’OfS, qu’ils pourraient s’effondrer au cours des 12 prochains mois.
Parallèlement, 26 autres institutions sont considérées comme menacées dans les années qui suivent, portant le total à environ 50 universités britanniques exposées à un risque sérieux.
Portée et profils des établissements en difficulté
La plupart des institutions signalées comme fragiles sont de petite taille, mais le rapport souligne que des universités de grande envergure sont elles aussi concernées.
Selon le texte, environ 20 grandes universités font face à des pressions financières réelles. Parmi elles, sept figurent dans la catégorie de risque la plus élevée — leurs noms n’ont pas été rendus publics par l’OfS.
Helen Hayes, présidente de la commission parlementaire, a qualifié la situation de « grave », même au regard des propres critères du gouvernement.
Conséquences financières et mesures d’austérité
Le déficit financier a poussé de nombreuses universités à adopter des politiques d’austérité sévères pour tenter d’assurer leur survie.
- Suppression de milliers d’emplois dans plusieurs établissements.
- Regroupements et fusions d’institutions pour réduire les coûts et éviter la faillite.
- Annulation de filières entières dans des universités de renom.
Le rapport cite des exemples concrets : l’université de Nottingham aurait supprimé des cursus complets tels que les langues modernes, la musique et la théologie. Par ailleurs, la reversibilité d’une décision de Cardiff concernant la fermeture d’un programme de soins infirmiers illustre les arbitrages en cours pour préserver les formations essentielles.
Au total, la Universities and Colleges Union estime que plus de 15 000 postes ont été supprimés en l’espace d’une année.
Impact de la baisse des étudiants internationaux
La crise actuelle est liée à plusieurs facteurs, dont le gel prolongé des droits d’inscription et la chute marquée du nombre d’étudiants étrangers.
De nombreuses universités dépendent des frais payés par les étudiants internationaux pour compenser le recul du financement national. La réduction de ces effectifs aggrave le déficit des établissements et accroît leur vulnérabilité financière.
Réformes des frais et fiscalité étudiante
Le gouvernement britannique a annoncé une augmentation progressive des droits d’inscription, pouvant porter le plafond pour un diplôme de premier cycle à 12 000 livres sterling d’ici la fin de la décennie.
Cette hausse sera toutefois accompagnée d’une nouvelle taxe de 6 % sur les étudiants étrangers, dont les recettes serviraient à financer des bourses de vie pour les étudiants nationaux. La ministre des Universités a estimé que l’impact sur l’attractivité internationale resterait limité, tout en appelant à une meilleure mutualisation des ressources entre universités.
Appel à la coopération et mesures de stabilisation
Face à ces défis, l’Office for Students encourage les établissements à privilégier des approches coopératives plutôt que la concurrence. Les fusions et partenariats sont présentés comme des solutions possibles pour réduire les coûts et préserver l’offre de formation.
L’exemple de la fusion entre les universités de Kent et de Greenwich est mis en avant comme illustration d’une stratégie d’adaptation. Le ministère de l’Éducation, pour sa part, affirme travailler à rétablir la stabilité du secteur par des réformes incluant un rôle redéfini pour l’OfS et une revalorisation du plafond des frais pour assurer une viabilité financière accrue.
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