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Washington et Bruxelles pourraient conclure un accord préliminaire sur les droits de douane « dans les prochains jours » selon la Commission européenne. Cet accord imposerait des surtaxes de 10 % sur les produits européens importés outre-Atlantique, mais certains secteurs clés bénéficieraient d’un traitement de faveur.
Un armistice commercial en vue ?
Les États-Unis et l’Europe sont sur le point de signer un armistice commercial, d’après un porte-parole de la Commission européenne qui espère un accord « dans les prochains jours ». Interrogé sur le nouveau délai fixé au 1er août par Washington, il a déclaré : « Notre objectif est de parvenir à un accord avant cette date, potentiellement même dans les prochains jours ».
La conclusion d’un accord dépend maintenant de la volonté de trouver une issue acceptable pour les deux parties. L’UE privilégie un « accord négocié » mais est prête à défendre ses intérêts si nécessaire.
Mesures de rétorsion envisagées
La Commission a préparé des mesures de rétorsion, avec une liste de produits américains susceptibles de subir de nouvelles taxes douanières si l’accord final est jugé inéquitable.
Des exemptions pour certains secteurs
Selon des informations, cet accord pourrait exempter certaines industries considérées comme essentielles par l’UE. Plus précisément, il imposerait des surtaxes douanières de 10 % sur les importations européennes aux États-Unis, contre 50 % prévues en l’absence d’accord. Les secteurs comme l’aéronautique, les équipements médicaux et les spiritueux seraient partiellement épargnés.
Cela représente une bonne nouvelle pour Airbus, dont les avions et pièces d’avions pourraient bénéficier d’un traitement de faveur. Fin avril, le patron d’Airbus, Guillaume Faury, avait exprimé ses préoccupations face aux menaces de surtaxes américaines en déclarant : « Je ne sais pas vers où on va avec ce qui se passe sur les taxes d’importation américaines, cette crise a le potentiel pour être quand même assez grave ».
Présence d’Airbus aux États-Unis
Le fait qu’Airbus soit présent sur le territoire américain, avec 2 000 employés dans son usine de Mobile (Alabama), contribue à son exemption potentielle. Plus de 500 avions commerciaux y ont été assemblés depuis 2016. Selon Goldman Sachs, chaque Airbus A320 produit à Mobile aurait pu subir un surcoût de 5 à 6 millions d’euros en raison de droits de douane de 20 %.
Des exceptions seraient également accordées à certains constructeurs automobiles, en particulier allemands, qui produisent des véhicules aux États-Unis. BMW et Mercedes pourraient ainsi échapper aux droits de douane de 25 %.
Impact sur d’autres constructeurs
D’autres fabricants n’ayant pas de production aux États-Unis, comme Ferrari, ne bénéficieront pas de ces avantages. Ferrari avait d’ailleurs annoncé une augmentation de ses prix de vente jusqu’à 10 % aux États-Unis en réponse aux droits de douane.
À ce stade, certains diplomates européens anticipent que cet accord pourrait être moins favorable que celui conclu entre le Royaume-Uni et les États-Unis, notamment en ce qui concerne l’acier.
Un diplomate a commenté : « L’accord britannique était meilleur que celui-ci », ajoutant que c’était une surprise compte tenu du temps passé à négocier.
Négociations en cours
Alors que les négociations se poursuivent, l’ampleur exacte des exemptions tarifaires reste à déterminer. Si l’accord préliminaire est conclu, les négociateurs devront parvenir à un accord permanent.
Pour rappel, l’Europe avait initialement jusqu’au 9 juillet pour s’entendre avec les États-Unis, mais cette date limite a été repoussée au 1er août. Sans accord d’ici cette date, des droits de douane de 50 % pourraient être appliqués sur les exportations européennes, comme l’a menacé Donald Trump.