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La Banque asiatique de développement (BAD) vient de valider un plan de financement stratégique de 540 millions de dollars (environ 515 millions d’euros) destiné au Pakistan. Cette enveloppe vise deux objectifs cruciaux : accélérer les réformes entreprises publiques Pakistan et renforcer la résilience climatique des zones côtières vulnérables de la province du Sind.
Une injection massive pour transformer le secteur public
Le volet le plus important de ce financement concerne un prêt basé sur les résultats d’un montant de 400 millions de dollars (environ 380 millions d’euros). Ce programme est spécifiquement conçu pour soutenir la transformation des entreprises d’État (SOE), un secteur souvent critiqué pour ses inefficacités et son poids sur les finances publiques pakistanaises.
Emma Fan, directrice nationale de la BAD pour le Pakistan, souligne l’importance vitale de cette initiative : « Le programme de réforme vise à améliorer la gouvernance et à optimiser les performances des entreprises commerciales d’État, essentielles à la stabilité économique et au développement du pays. »
Cibler la National Highway Authority
Au cœur de cette restructuration figure la National Highway Authority (NHA), l’une des entités les plus complexes et volumineuses du portefeuille public. La BAD financera sa restructuration et sa commercialisation, marquant une étape clé dans la modernisation des infrastructures nationales.
Ce prêt constitue la première intervention de la BAD exclusivement dédiée à la gestion du secteur public basée sur les résultats. Il s’inscrit dans la continuité des progrès réalisés depuis cinq ans, notamment la promulgation de la loi sur les entreprises d’État en 2023 et la mise en place d’une unité centrale de surveillance.
En complément, une subvention d’assistance technique de 750 000 dollars a été approuvée pour renforcer les capacités institutionnelles et assurer la bonne mise en œuvre de ces réformes structurelles.
Résilience climatique : protéger le littoral du Sind
Le second volet du financement, d’une valeur de 140 millions de dollars (environ 133 millions d’euros) sous forme de prêt concessionnel, cible le projet de résilience côtière du Sind. Ce programme vise à sécuriser les districts de Badin, Sujawal et Thatta, particulièrement exposés aux catastrophes naturelles.
Ce projet ambitieux devrait améliorer directement les conditions de vie de plus de 500 000 personnes. Les objectifs environnementaux sont tout aussi significatifs :
- La protection de 150 000 hectares de terres agricoles ;
- La restauration de 22 000 hectares de forêts et de mangroves ;
- L’atténuation des risques liés aux inondations et à l’intrusion saline.
Un financement vert et inclusif
Le projet bénéficie d’un cofinancement du Fonds vert pour le climat (Green Climate Fund), apportant 20 millions de dollars en subventions et 20 millions supplémentaires en prêt concessionnel. L’approche se veut inclusive : au moins 25 % des fonds seront alloués à des initiatives dirigées ou entreprises par des femmes, reconnaissant leur rôle central dans la planification de la résilience locale.
« Les communautés côtières du Sind sont de plus en plus vulnérables aux aléas naturels graves. Ce projet protégera les moyens de subsistance et renforcera la sécurité alimentaire », a précisé Emma Fan. Ces efforts s’alignent sur le plan national de protection contre les inondations et la politique de changement climatique du Sind, consolidant l’engagement de la BAD à mobiliser des capitaux pour la transformation des systèmes alimentaires d’ici 2030.