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Le premier trimestre de l’année 2025 a constitué une véritable mise au point pour les actifs numériques. Malgré un début d’année marqué par un optimisme alimenté par l’élection d’un président américain favorable à la crypto et l’espoir d’un cadre réglementaire plus accommodant, les défis macroéconomiques ont rapidement pris le dessus sur la dynamique du marché. Bitcoin a brièvement atteint un nouveau sommet historique à 101 470 euros avant de clôturer le trimestre en baisse de 11,6 %, représentant ainsi sa deuxième plus forte chute trimestrielle depuis le deuxième trimestre 2022. Les altcoins ont quant à eux subi des pertes encore plus sévères, avec des indices plus exposés aux tokens à faible capitalisation comme le CoinDesk Memecoin Index (CDMEME) et le CoinDesk 80 (CD80), en repli respectivement de 55,2 % et 46,4 %.
Une montée en puissance de la dominance bitcoin portée par les institutions
En coulisses, un changement plus profond se dessine. L’écart entre Bitcoin et le reste du marché s’élargit de manière significative, largement sous l’impulsion des comportements institutionnels. Comme le souligne le dernier rapport trimestriel sur les actifs numériques, les institutions jouent un rôle de plus en plus déterminant dans les flux de capitaux, privilégiant des actifs liquides, réglementés et à grande capitalisation. Ce phénomène oriente progressivement le marché des cryptomonnaies vers des stratégies plus structurées et axées sur des indices de référence.
L’un des indicateurs les plus parlants de ce réalignement est la dominance bitcoin, qui mesure la capitalisation boursière de Bitcoin en pourcentage de celle de l’ensemble du marché crypto. Ce taux a grimpé à 62,2 % au cours du premier trimestre, son plus haut niveau depuis février 2021, et ce malgré une baisse de 26,9 % de la capitalisation totale de Bitcoin depuis son pic de janvier. Cette tendance reflète une rotation des capitaux des actifs les plus spéculatifs vers Bitcoin, dans un contexte marqué par une volatilité macroéconomique et des incertitudes géopolitiques croissantes.
Le rôle clé de l’indice CoinDesk 20 dans la nouvelle dynamique
L’indice CoinDesk 20 (CD20) s’impose comme un outil pertinent pour suivre cette évolution institutionnelle. Bien que l’indice ait reculé de 23,2 % sur le trimestre, il s’est nettement mieux comporté que la plupart des grandes cryptomonnaies. Parmi ses composants, XRP est le seul à afficher un gain positif, avec une hausse de 0,4 % au trimestre, soutenue par le rejet de la plainte de la SEC contre Ripple et la forte croissance de son stablecoin RLUSD. La capitalisation de RLUSD a bondi de 323 % pour atteindre 227 millions d’euros, tandis que les volumes cumulés d’échanges ont dépassé 9,3 milliards d’euros en un peu plus de trois mois.
Ether sous pression face à la montée de Bitcoin
À l’opposé, Ether a connu un net recul de 45,3 %, sous-performant la plupart des actifs majeurs. Cette baisse s’explique notamment par la migration continue des utilisateurs vers les solutions de Layer 2 et l’absence de catalyseurs positifs. Les ETF spot américains sur ETH ont enregistré des sorties nettes de 211 millions d’euros au premier trimestre, tandis que les ETF Bitcoin ont accueilli plus de 900 millions d’euros de flux entrants. Le ratio ETH/BTC a ainsi chuté à 0,022, un niveau jamais vu depuis mai 2020, illustrant la transition de la dominance relative dans ce cycle.