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La Bourse de Paris devrait ouvrir en baisse lundi matin, dans un climat de prudence consécutif à l’intervention militaire des États-Unis en Iran, une situation qui pourrait intensifier les tensions géopolitiques dans la région. Vers 8h15, le contrat à terme sur l’indice CAC 40, désormais positionné sur l’échéance de juillet, affichait une baisse de 55 points à 7541 points, annonçant un début de séance sur des pertes de l’ordre de 0,7 %.
Réactions aux frappes américaines
Alors que les États-Unis avaient indiqué jeudi dernier qu’ils se donnaient deux semaines pour envisager une éventuelle intervention, le président Donald Trump a annoncé dimanche avoir ordonné une série de frappes sur plusieurs sites nucléaires en Iran. Trump a déclaré que l’opération, réalisée durant la nuit de samedi à dimanche, avait causé des « dégâts monumentaux » aux infrastructures ciblées. Cette décision, à laquelle la majorité de la population et une partie des Républicains étaient opposés, illustre la gravité de la menace que représente le programme nucléaire iranien.
Impact sur les marchés
Les frappes interviennent à deux jours d’un sommet crucial de l’OTAN, dans un contexte géopolitique déjà très tendu. Malgré cela, l’annonce n’a pas provoqué de mouvement d’aversion au risque notable sur les marchés, ni de ruée vers des actifs traditionnellement considérés comme sûrs, tels que le yen, l’or ou les obligations. En Asie, la Bourse de Tokyo n’a limité son repli qu’à 0,1 % en fin de séance, tandis que le Hang Seng de Hong Kong a enregistré une légère progression d’environ 0,3 %.
Analyse des experts
Dan Ives, analyste chez Wedbush Securities, souligne que « les frappes américaines n’étaient qu’une question de temps ». Selon lui, cette attaque réussie lève une incertitude qui pesait sur les marchés. De plus, un Iran affaibli et sans capacité nucléaire élimine ce qui était perçu comme la plus grande menace pour le Moyen-Orient et pour Israël, ce qui est un élément positif pour les marchés.
A Wall Street, les contrats à terme sur les principaux indices boursiers affichent également un léger repli, avec des prévisions de recul d’environ 0,1 % pour le Dow Jones et le Nasdaq.
Perspectives du marché pétrolier
Concernant le marché pétrolier, les prix du brut affichent une nette hausse lundi matin. L’intervention militaire américaine en Iran suggère des éventuelles perturbations de l’approvisionnement au Moyen-Orient. Le baril de Brent de la mer du Nord a augmenté de 1,7 % pour se négocier à plus de 78 euros, tandis que le baril de brut léger américain a également progressé de 1,7 %, se vendant au-dessus de 75 euros.
Joachim Klement de Panmure Liberum indique que si l’Iran réplique sans fermer le détroit d’Ormuz, un choc inflationniste pourrait survenir, mais sans déstabiliser durablement les marchés ou les économies des États-Unis, du Royaume-Uni et de la zone euro. En revanche, si le détroit d’Ormuz venait à être bloqué, un choc stagflationniste majeur, comparable à celui de 2022, serait anticipé.
Événements économiques à venir
Les frappes en Iran et le climat de prudence qui en résulte pourraient prendre le pas sur les indices d’activité PMI en Europe, qui seront publiés dans la matinée. La semaine sera également marquée par la troisième estimation du PIB américain du premier trimestre, attendue jeudi, ainsi que par le déflateur PCE, suivi de près par la Réserve fédérale, pour évaluer l’inflation, prévu vendredi. À Washington, Jerome Powell, le président de la Fed, se présentera mardi et mercredi devant les parlementaires pour son audition semi-annuelle, après la décision de la Fed de maintenir les taux inchangés pour la quatrième fois consécutive.