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Décès supérieurs aux naissances en France : enjeux démographiques

by Sara
Décès supérieurs aux naissances en France : enjeux démographiques
France

Entre mai 2024 et mai 2025, la France a enregistré pour la première fois depuis 80 ans un nombre de décès supérieur à celui des naissances. Cette situation soulève des inquiétudes majeures concernant la charge qui pèse déjà sur les régimes de retraite et le système de santé.

Une tendance alarmante

Pour la première fois depuis 1945, et même depuis 1935 si l’on exclut la forte mortalité liée à la Seconde Guerre mondiale, le solde naturel en France est devenu négatif. Au cours de cette période, 651 200 personnes ont perdu la vie tandis que 650 400 naissances ont été enregistrées, créant ainsi un écart de 800 personnes. François Geerolf, économiste à l’OFCE, a mis en lumière ce phénomène sur la plateforme X. Cette tendance avait été anticipée dans un rapport publié par l’Institut national d’études démographiques (Ined) en mars, où les chercheurs Gilles Pison et Laurent Toulemon avaient observé une chute du solde naturel de 140 000 à 17 000 entre 2019 et 2024, prédisant un solde négatif pour 2027.

Explications de l’inversion des courbes

L’augmentation des décès, qui a crû de 3,5 % au cours des cinq premiers mois de l’année, s’explique en partie par l’arrivée à des âges avancés des générations nées pendant le baby-boom d’après-guerre. Parallèlement, la fécondité en France est en déclin. Selon les données de l’Ined, entre 2014 et 2024, le nombre d’enfants par femme est passé de 2 à 1,6. Cette tendance est particulièrement marquée chez les jeunes adultes de moins de 30 ans, où les intentions de fécondité ont chuté.

Conséquences sur la population active

Cette situation a des conséquences significatives pour la société française. À court terme, l’augmentation du taux de mortalité pourrait diminuer la proportion de personnes âgées dans la population. Cependant, la diminution des naissances entraîne également une réduction de la part des enfants, ce qui pourrait mener à la fermeture d’écoles et à un déclin du nombre d’étudiants, impactant à terme la population active. Selon les projections de l’Insee, la population active, actuellement de 30,5 millions, pourrait chuter à 29,2 millions d’ici 2070, entraînant un manque de main-d’œuvre sur le marché du travail.

Impact sur le financement des systèmes sociaux

Moins d’actifs signifie également moins de cotisations sociales, ce qui affecte directement le financement des systèmes de retraite et de santé. Ces systèmes fonctionnent par répartition, avec les actifs contribuant pour soutenir les retraités et les malades actuels, alors que la part des retraités dans la population est vouée à augmenter.

Solde migratoire positif

Malgré ces défis, la population française a enregistré une hausse de 169 000 habitants en 2024, soit une augmentation de 0,25 %. Ce phénomène est attribué à un solde migratoire positif, évalué à environ 152 000 personnes selon les estimations de l’Insee. L’immigration contribue donc à la croissance démographique jusqu’en 2040.

Solutions possibles

La France est confrontée à l’urgence de trouver des solutions durables pour financer son modèle social. Cela pourrait impliquer une augmentation des taux de cotisation, qui sont déjà à 28 % du salaire brut, ou un report de l’âge de départ à la retraite, une option largement contestée. Une autre solution pourrait résider dans l’augmentation de l’immigration, avec des politiques publiques visant à faciliter ce processus.

Encourager la natalité est également une option envisagée, comme le souligne Emmanuel Macron dans ses récents discours. Le président a évoqué le 16 janvier 2024 la nécessité d’un « réarmement démographique » et a annoncé la mise en place d’un congé de naissance destiné à remplacer le congé de parentalité.

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