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Investir en Syrie : l’appel du haut commissaire de l’ONU
Le haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a exhorté samedi les pays donateurs à intensifier leurs efforts pour investir en Syrie. Il a également demandé la levée des sanctions occidentales imposées à ce pays afin d’encourager le retour des réfugiés syriens dans leur patrie.
Messages de réassurance
Lors d’un entretien avec Al Jazeera, Grandi a salué les messages de réassurance émis par la nouvelle administration à Damas envers tous les groupes de la société. Il a souligné que la priorité doit être accordée à la sécurité et au respect de toutes les composantes de la société.
Il a mentionné que le leader de la nouvelle administration syrienne, Ahmad al-Shara, a réaffirmé à plusieurs reprises l’importance de ces messages appelant à l’unité, à la coexistence et au respect des droits de l’homme. « C’est un message que les réfugiés entendent à travers le monde, ce qui incite de plus en plus d’entre eux à envisager un retour en Syrie », a-t-il déclaré.
Augmentation du nombre de retours
Grandi a indiqué que, selon des sondages, le nombre de réfugiés syriens désireux de retourner chez eux a augmenté d’environ 30 % au cours des deux derniers mois, contre près de 0 % l’année dernière.
Lors d’autres déclarations faites à un groupe de journalistes à Damas, il a précisé qu’environ 200 000 réfugiés syriens étaient déjà rentrés depuis la chute du régime de Bashar al-Assad. De plus, environ 300 000 personnes ont fui vers la Syrie depuis le Liban pendant la guerre entre le Hezbollah et Israël en septembre et octobre derniers, et on pense que la plupart d’entre eux sont restés dans le pays.
Un tournant significatif
Ce changement s’appuie sur une évaluation réalisée par l’ONU en janvier, après des semaines suivant la chute d’Assad, qui a mis fin à une guerre de 13 ans ayant engendré l’une des plus grandes crises de réfugiés de l’époque moderne.
Le retour d’environ 6 millions de Syriens ayant fui à l’étranger, ainsi que des millions de déplacés internes, constitue un objectif principal de la nouvelle administration syrienne.
Aide humanitaire nécessaire
Grandi a déclaré que pour aider les Syriens qui rentrent, beaucoup d’entre eux vendant tous leurs biens pour financer leur voyage, les agences de l’ONU offrent une aide financière pour les déplacements et aident à fournir de la nourriture ainsi qu’à reconstruire au moins certaines parties des maisons détruites.
Il a ajouté qu’il y avait un besoin urgent de soutien supplémentaire de la part des donateurs et que les sanctions occidentales devraient être réévaluées, plaidant pour leur levée, car selon lui, elles constituent un obstacle « majeur » au retour des réfugiés.
Réactions aux sanctions
Bien qu’il n’ait pas commenté directement l’annonce faite par la nouvelle administration américaine vendredi concernant une suspension étendue des programmes d’aide étrangère, Grandi a affirmé que « si les sanctions étaient levées, cela améliorerait les conditions dans les régions où les gens retournent ».
Les États-Unis ont précédemment accordé ce mois-ci une dérogation de 6 mois aux sanctions pour certains secteurs, y compris le secteur de l’énergie, mais la nouvelle administration syrienne insiste sur le fait qu’il est nécessaire d’assouplir davantage ces restrictions.
Un espoir pour l’avenir
Grandi a souligné que les réfugiés réagissent à un processus politique mené par Al-Shara, visant à établir une autorité gouvernementale d’ici le 1er mars qui représente mieux la diversité syrienne.
« Les réfugiés écoutent ce qu’il dit et ce que son administration déclare, c’est pourquoi je pense que beaucoup de gens ont décidé de revenir… mais plus de personnes viendront si ces développements positifs se poursuivent », a-t-il ajouté.
Il a conclu en affirmant qu’il existe une opportunité en Syrie qui ne s’était pas présentée depuis des décennies et que cela devrait être saisi.