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L’Arabie saoudite affirme soutenir la relance économique de la Syrie, tandis que des responsables internationaux évoquent des « investissements en Syrie » qui seraient en cours de finalisation. Selon des déclarations récentes lors des réunions annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Washington, plusieurs projets privés se prépareraient à entrer en phase concrète, dans un contexte où la levée de certaines sanctions internationales a facilité l’arrivée de capitaux.
Contexte et déclarations saoudiennes
Le ministre des Finances saoudien, Mohammed al-Jadaan, a affirmé que la communauté internationale se tient aux côtés de la Syrie et que de nombreux investissements sont « en train d’être finalisés ». Il a lié cet élan à la transition politique évoquée lors de l’éviction du président Bachar al-Assad en décembre dernier, selon les propos rapportés.
Al-Jadaan, qui préside le comité directeur du FMI, a déclaré aux journalistes que le soutien international est nécessaire après des décennies d’isolement, et qu’il considère les autorités syriennes actuelles comme sérieuses et sincères dans leurs efforts pour faire ce qui est juste pour leur population.
Il a également indiqué que la levée progressive des sanctions par les États-Unis et l’Union européenne a contribué à préparer le terrain pour les investissements du secteur privé, renforçant ainsi les perspectives de réengagement financier extérieur.
Le rôle du FMI et du renforcement institutionnel
La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a confirmé que le Fonds travaille en étroite collaboration avec les autorités syriennes et la Banque mondiale pour aider à bâtir des institutions clés, notamment une banque centrale capable de soutenir la stabilité et la croissance.
Elle a précisé qu’une équipe du FMI s’est déjà rendue à Damas en juin — la première visite depuis 2009 — pour évaluer la situation économique et financière. Ce déplacement visait à étudier les besoins en renforcement institutionnel nécessaires à une reprise durable.
Georgieva a ajouté que le FMI coopère étroitement avec la Syrie et qu’elle accepterait d’y voyager dès que les travaux de « construction institutionnelle » en cours seront suffisamment avancés pour garantir l’efficacité de l’aide technique et financière.
La présence d’équipes internationales sur le terrain illustre la volonté de coordonner appui technique et projets concrets pour faciliter la réintégration financière de la Syrie.
Réformes annoncées et autonomie dans leur mise en œuvre
Le ministre des Finances syrien, Mohammed Yisr Barnieh, a affirmé à Washington que la Syrie n’attendrait pas indéfiniment l’aide des institutions financières internationales pour lancer les réformes nécessaires. Il a reconnu l’importance du FMI et de la Banque mondiale, tout en précisant que le pays poursuivra ses réformes si ces institutions tardaient à intervenir.
Ce positionnement reflète une volonté de combiner soutien externe et initiatives nationales pour accélérer la reprise économique, notamment à travers des réformes institutionnelles et réglementaires jugées indispensables par les bailleurs internationaux.
Implication de l’IFC et opportunités d’investissement
Lors d’une rencontre avec Ricardo Poletti, vice-président de la Société financière internationale (IFC), Barnieh a discuté du rôle potentiel de l’institution dans la promotion de l’investissement privé en Syrie. Les échanges ont porté sur la participation possible de l’IFC au financement de projets énergétiques et d’infrastructures de grande envergure.
Parmi les points abordés figurent :
- la participation de l’IFC au financement de projets d’énergie et d’infrastructures,
- le soutien au secteur financier pour renforcer la confiance des investisseurs,
- la mobilisation d’investisseurs privés intéressés par des opportunités sur le terrain.
Barnieh a souligné que le retour des investissements et financements de l’IFC en Syrie pourrait jouer un rôle déterminant pour encourager d’autres flux privés, contribuant ainsi à la reconstruction et à la relance économique.
Perspectives et dynamique des investissements
Les déclarations récentes tracent un scénario où les investissements en Syrie pourraient se matérialiser rapidement si les conditions politiques et institutionnelles se renforcent. La combinaison d’un réengagement international, de la levée de certaines sanctions et de la mobilisation d’institutions comme l’IFC crée un climat propice à la reprise.
Plusieurs facteurs resteront déterminants pour transformer ces perspectives en projets concrets :
- l’avancement des réformes structurelles à l’intérieur du pays,
- la capacité des institutions syriennes à assurer transparence et stabilité,
- la confiance durable des investisseurs internationaux.
En conséquence, les prochains mois seront cruciaux pour confirmer si les promesses d’investissements en Syrie aboutiront à des engagements financiers effectifs et à des projets de reconstruction tangibles.