Table of Contents
Israël évalue les pertes économiques après le cessez-le-feu à Gaza
La résistance islamique palestinienne, Hamas, a conclu un accord avec l’occupation israélienne pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza après une guerre qui a duré près de 15 mois, au cours de laquelle des dizaines de milliers de Palestiniens ont été tués ou blessés.
Alors que la mise en œuvre de l’accord approche le 19 janvier, l’attention se concentre sur les pertes économiques résultant de la guerre, au milieu des doutes concernant les chiffres avancés par Israël, comme le rapporte le quotidien économique Kalkalist.
Le journal a remis en question, cette semaine, les déclarations du gouvernement israélien concernant un déficit budgétaire atteignant 6,9 % du produit intérieur brut (PIB) en 2024, soit environ 136 milliards de shekels (36,1 milliards de dollars).
Des analyses inquiétantes
Kalkalist note que la réalité pourrait être encore plus sombre, avec des analyses indiquant que le déficit réel pourrait atteindre 7,2 % du PIB, soit environ 142 milliards de shekels (37,7 milliards de dollars).
Le ministère des Finances israélien a prévu à la fin de 2023 que le budget de 2024 enregistrerait un déficit de 4,9 % du PIB, en comparaison avec un déficit réel de 4,2 % en 2023.
Alors que le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre des Finances Bezalel Smotrich se félicitent d’un chiffre de déficit inférieur à 7 %, les Israéliens font face à une augmentation du coût de la vie et à un ralentissement de la croissance économique, selon Kalkalist.
Évolution mensuelle du déficit budgétaire
Le déficit budgétaire israélien a fluctué tout au long de l’année 2024, mais a progressivement augmenté avec l’intensification des opérations militaires. Voici un aperçu mensuel :
- Janvier : déficit de 4,5 % au début de l’année.
- Février : augmentation à 4,8 % en raison de la hausse des dépenses militaires.
- Mars : déficit de 5,2 % avec un renforcement des préparatifs militaires.
- Avril : atteinte de 5,7 % à cause de préoccupations sécuritaires.
- Mai : hausse à 6,1 % avec des mesures de dépenses additionnelles.
- Juin : déficit de 6,6 %, selon l’objectif annuel.
- Juillet : poursuite de l’augmentation à 7,0 % du PIB.
- Août : dépassement de l’objectif avec 7,5 %.
- Septembre : augmentation à 8,5 % due à l’escalade en Gaza et au Liban.
- Octobre : légère baisse à 7,9 %.
- Novembre : augmentation à 8,2 %.
- Décembre : stabilisation à 7,7 %.
Coûts de la guerre
Selon le ministère des Finances israélien, le pays a subi des pertes allant jusqu’à 125 milliards de shekels (34,09 milliards de dollars) depuis le début des hostilités en Gaza le 7 octobre 2023.
Le ministère a également rapporté un déficit budgétaire de 19,2 milliards de shekels (5,2 milliards de dollars) en décembre dernier, en raison de l’augmentation des dépenses pour financer les guerres en Gaza et au Liban.
Les coûts directs de la guerre, sans tenir compte des répercussions sur d’autres aspects de la vie en Israël, ont été estimés à environ 250 milliards de shekels (67,57 milliards de dollars) jusqu’à la fin de 2024.
Impact sur le secteur du tourisme
La guerre a entraîné un déclin dramatique de l’industrie touristique en Israël, avec une baisse de plus de 70 % au cours de l’année passée, comparativement à 2023.
- La fréquentation touristique a chuté de plus de 80 % par rapport à l’année de pointe avant la pandémie de COVID-19 en 2019.
- Environ 885 000 touristes ont visité Israël au cours des 11 premiers mois de 2024, avec des prévisions de 952 000 visiteurs pour l’année entière.
- En revanche, le nombre de visiteurs en 2023 s’élevait à 2,95 millions.
- Près de 60 000 entreprises ont fermé en 2024, une augmentation de 50 % par rapport aux années précédentes.
Conséquences sur le secteur de la construction
Le secteur de la construction en Israël a été durement touché par la guerre, avec des pertes hebdomadaires s’élevant à 644 millions de dollars.
- La moitié des sites de construction ont fermé en raison d’un manque de main-d’œuvre.
- Le retard attendue pour la livraison de nouveaux appartements est estimé à 36 mois.
- Le secteur manque d’environ 140 000 travailleurs.
Investissements en baisse et pauvreté croissante
Les investissements étrangers en Israël ont chuté de 28 % au premier semestre 2024, atteignant 11,8 milliards de dollars, selon des données ministérielles.
Un rapport sur la pauvreté a révélé qu’environ un quart des Israéliens vivent sous le seuil de pauvreté, avec 65 % des Israéliens souffrant de difficultés financières.
Perspectives futures
Kalkalist décrit le coût de la guerre comme « élevé », suggérant la nécessité d’une augmentation significative du budget du ministère de la Défense dans la prochaine décennie.
La commission d’examen des budgets de sécurité en Israël a recommandé d’ajouter 275 milliards de shekels (74 milliards de dollars) au budget de la défense sur dix ans.