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La BCE opte pour une baisse progressive des taux selon Philip Lane
L’économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE), Philip Lane, a déclaré ce lundi que la réduction des taux d’intérêt par l’institution monétaire doit suivre une démarche « progressive ». Cette approche doit être ajustée en fonction du rythme de désinflation et de la reprise économique.
Une politique monétaire adaptable
Philip Lane s’est exprimé sur la future politique de desserrement monétaire de la BCE, entamée en juin dernier. Il a souligné qu’une stratégie « progressive » serait appropriée pour réduire les taux, sous réserve que les prévisions d’une baisse de l’inflation se confirment. Lors d’un discours donné au Luxembourg, il a précisé : _« Pour l’avenir, une approche progressive sera appropriée »_.
Actuellement, l’inflation dans la zone euro a ralenti à +2,2 % en août, et la BCE prévoit une stabilisation à +2 % d’ici le dernier trimestre 2025. La prochaine réunion sur la politique monétaire est prévue pour la mi-octobre, suivie d’une ultime rencontre en décembre pour 2024. Christine Lagarde, présidente de la BCE, a toutefois indiqué que les décisions seront prises en fonction des données disponibles, sans être prédéterminées.
S’adapter aux fluctuations économiques
Philip Lane a également mis en avant la nécessité d’une réduction graduelle de la restriction de la politique monétaire, affirmant que cette adaptation sera nécessaire si les données économiques suivent le scénario envisagé. Il a mentionné : _« Nous devrions conserver une marge de manœuvre quant à la rapidité de cet ajustement ». Cela signifie qu’une désinflation plus rapide ou un ralentissement de la reprise pourrait justifier une baisse plus rapide des taux, tandis qu’une situation inverse nécessiterait un ajustement plus prudent.
Il existe des divergences parmi les gouverneurs de la BCE sur la trajectoire à adopter. Isabel Schnabel, membre du directoire et considérée comme « faucon », a plaidé pour un assouplissement « progressif et prudent » en raison d’une inflation intérieure encore élevée, atteignant +4,4 % dans la zone euro. D’autre part, Peter Kazimir, gouverneur de la banque centrale slovaque, a suggéré d’attendre décembre pour envisager une nouvelle baisse des taux.
Perspectives d’inflation et croissance
Les données concernant l’inflation en zone euro sont encourageantes pour la BCE. Cependant, il est important de rester vigilant, car la stabilité des prix repose sur des hypothèses critiques. Notamment, la modération des augmentations salariales après la hausse des prix provoquée par la guerre en Ukraine et la capacité des entreprises à absorber ces hausses dans leurs marges.
Pour l’instant, les informations relatives aux salaires et aux bénéfices semblent conformes aux attentes, et une reprise économique est anticipée pour 2025, stimulée par une demande soutenue grâce aux augmentations salariales. Bien que l’inflation reste élevée, surtout dans le secteur des services, le ralentissement de la croissance salariale prévu pour l’année prochaine devrait contribuer à faire baisser l’inflation.
Baisse des taux prévue aux États-Unis
Dans un contexte similaire, la Banque centrale américaine (Fed) est attendue pour annoncer une diminution de ses taux lors de sa réunion de mardi et mercredi prochains. Cette décision est indépendante de celle de la BCE, et découle d’une baisse de l’inflation, qui a atteint +2,5 % en août, ainsi que des préoccupations concernant l’emploi aux États-Unis. Le marché du travail montre des signes d’érosion, et une politique monétaire restrictive prolongée pourrait augmenter le chômage et engendrer une récession.
Cette baisse marquerait la première réduction des taux aux États-Unis depuis 2020, avec des taux actuels situés entre 5,25 % et 5,50 %, leur niveau le plus élevé en deux décennies.
Avec des développements sur la scène économique et financière, la BCE et la Fed doivent naviguer prudemment dans un paysage incertain afin de garantir la stabilité économique.