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Une commission de la Chambre des représentants des États-Unis a approuvé mercredi un projet de loi prolongeant de trois ans le programme de préférences commerciales avec l’Afrique, connu sous le sigle AGOA, sans mentionner d’exclusion de l’Afrique du Sud malgré les allusions d’un représentant commercial américain.
Le régime AGOA, instauré en 2000 pour offrir un accès sans droits de douane au marché américain à certains pays et produits d’Afrique subsaharienne, avait pris fin en septembre dernier. On estime que des centaines de milliers d’emplois sur le continent dépendent de ce programme.

Le vote de la commission
La commission des voies et moyens de la Chambre a adopté le projet de prolongation d’AGOA par 37 voix contre 3. Les députés ont qualifié l’initiative commerciale de « pierre angulaire » des relations économiques entre les États-Unis et les pays d’Afrique subsaharienne.
Le texte doit désormais être examiné par l’ensemble de la Chambre des représentants, sans date encore fixée pour les débats en séance plénière.
Les parlementaires ont averti qu’une interruption prolongée du programme créerait un vide que des acteurs hostiles, comme la Chine et la Russie, chercheraient à combler.
Contexte et tensions autour de l’Afrique du Sud
Le représentant commercial américain, Jimison Greer, a indiqué mardi que l’administration Trump était ouverte à une prolongation d’un an, mais qu’elle pouvait exclure l’Afrique du Sud, qualifiée de « problème unique ».
La relation entre Washington et Pretoria s’est tendue pendant le second mandat de Donald Trump. Le président américain a critiqué l’économie sud-africaine en lien avec les politiques de traitement des inégalités raciales.

Greer a déclaré que l’Afrique du Sud devrait réduire ses droits de douane et ses barrières non tarifaires aux produits américains, en échange d’une levée par Washington des droits de 30 % imposés en août aux produits sud-africains.
Les autorités sud-africaines contestent ces mesures, estimant que l’administration américaine s’est fondée sur une perception inexacte des échanges bilatéraux pour justifier les surtaxes.
Position de l’Afrique du Sud et enjeux économiques
Le ministère du Commerce sud-africain a déclaré qu’il faisait tout son possible pour garantir l’inclusion du pays dans toute prolongation du programme AGOA, malgré la détérioration des relations avec les États-Unis.
Le maintien de l’Afrique du Sud dans AGOA est jugé crucial pour plusieurs raisons :
- Protéger les exportations sud-africaines vers le marché américain.
- Préserver des emplois dépendant des échanges préférentiels.
- Renforcer les liens économiques entre les États-Unis et l’Afrique subsaharienne.
- Limiter l’influence de concurrents géopolitiques sur le continent.

Un porte-parole du ministère a indiqué que Pretoria suit de près l’évolution du projet de loi et ses étapes au Congrès américain.