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Medef : ouverture à une hausse des impôts des entreprises sous conditions
Le président du Medef, Patrick Martin, a déclaré lundi que son organisation était « prête à discuter » d’une éventuelle augmentation des impôts des sociétés, mais avec certaines conditions. Dans une interview accordée au Parisien, il a précisé : « Nous sommes prêts à discuter d’une hausse d’impôts des entreprises à deux conditions ». Cette déclaration intervient alors que le Premier ministre Michel Barnier a évoqué des « prélèvements ciblés sur les personnes fortunées ou certaines grosses entreprises » pour contribuer à la redressement des finances publiques.
Des demandes explicites pour le gouvernement
Patrick Martin a insisté sur le fait qu’il est essentiel de « voir que l’État fait des efforts plus conséquents que ceux demandés aux entreprises » en matière de dépense publique. Il souhaite également que ces efforts ne nuisent pas à « la dynamique d’investissement et de création d’emplois dans un environnement économique déjà fragile ». En soulignant une approche constructive envers le gouvernement, il a ajouté qu’il est conscient de la gravité de la situation financière publique et du contexte politique instable.
Un niveau de prélèvements obligatoires élevé
Ce dernier a également exprimé son inquiétude quant au fait que les entreprises françaises supportent un niveau de prélèvements obligatoires fiscaux et sociaux parmi les plus élevés au monde, s’élevant à 364 milliards d’euros par an. Il a observé qu’un grand nombre de taxes et d’impôts affectent principalement les grandes entreprises, et a mis en garde contre une trop grande pression fiscale.
Réserves sur la taxation des rachats d’actions
Concernant la taxation des rachats d’actions, Patrick Martin a évoqué la possibilité de discussions, tout en plaidant pour davantage de soutien aux investissements productifs. Il a également mis en avant le danger potentiel de faire fuir les investisseurs étrangers avec de telles mesures.
Soutenir l’emploi plutôt que d’augmenter la fiscalité
Sur la question des allègements de charges sur les salaires, il a exhorté le gouvernement à éviter de « chercher les mauvaises économies », particulièrement pour les secteurs exposés à la concurrence internationale ou ceux où les salaires sont bas, avertissant que cela pourrait avoir un impact dévastateur sur l’emploi. De même, il appelle à la prudence concernant une réduction des aides à l’apprentissage pour les entreprises de taille intermédiaire à grande.
Repenser les économies de l’État
Patrick Martin a suggéré que pour réaliser des économies significatives, il serait plus judicieux de se concentrer sur les « 493 agences publiques qui coûtent 91 milliards d’euros et dont certaines ne semblent plus avoir d’utilité ». À ce titre, il préconise de lutter contre la fraude sociale et d’examiner le régime social des travailleurs frontaliers ainsi que les effectifs administratifs du système de santé.
Nouveau dispositif fiscal pour l’immobilier
Il estime que cela pourrait permettre de dégager « plus d’une dizaine de milliards d’euros d’économies chaque année sans impacter les ménages ou les entreprises ». De plus, Patrick Martin a souligné l’importance de créer un nouveau dispositif fiscal incitatif pour soutenir le secteur immobilier, en remplacement du dispositif Pinel. Enfin, il n’est pas inquiet face à l’opposition de la nouvelle ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, à la réforme de l’assurance chômage envisagée par Gabriel Attal, affirmant qu’elle est désormais en phase avec les objectifs du Premier ministre.