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Les cours du pétrole reculaient vendredi, sous l’effet d’une prudence des marchés avant la rencontre très attendue entre Donald Trump et Vladimir Poutine plus tard dans la journée, une entrevue susceptible d’influer sur la guerre en Ukraine et les sanctions contre Moscou.
Impact sur le pétrole avant la rencontre Trump–Poutine
Les opérateurs interrogés font preuve de vigilance à l’approche de la réunion. «Un optimisme obligatoire est diffusé par les deux parties, mais un résultat mutuellement acceptable reste incertain», estime Tamas Varga, analyste de PVM. Cette incertitude se traduit par des mouvements de marché modérés et par une réduction des positions à risque chez certains acteurs.
Vers 09 h 15 GMT (11 h 15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre cédait 0,70 % et s’échangeait autour de 66,37 dollars, soit environ 61,00 €. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate pour livraison en septembre, perdait 0,83 %, à 63,43 dollars, soit environ 58,36 €.
Plusieurs intervenants expliquent que des investisseurs «spéculatifs préfèrent ne pas conserver de positions ouvertes pendant le week‑end et clôturent leurs positions avant la réunion», selon Arne Lohmann Rasmussen, de Global Risk Management. Cette pratique tend à accentuer les baisses à court terme en réduisant la liquidité sur les marchés du brut.
Facteurs économiques et rapport de l’AIE pour la fin 2025 et 2026
Pour l’or noir, une avancée diplomatique entre Washington et Moscou pourrait signifier un assouplissement des sanctions visant l’économie russe, et plus particulièrement son secteur énergétique. Faciliter les exportations russes de brut exercerait mécaniquement une pression à la baisse sur les prix, d’autant que le marché anticipe déjà un excédent d’offre dans les mois à venir.
Le rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), publié mercredi, prévoit la constitution de stocks importants de pétrole en fin d’année et en 2026. Cette projection renforce l’idée que l’offre pourrait devancer la demande au cours des prochains trimestres, pesant sur la tendance des cours à moyen terme.
Scénarios possibles et réactions politiques citées
Si la rencontre aboutissait à une détente et à un allégement des sanctions, le marché pourrait réévaluer la disponibilité du brut russe et faire pression sur les prix. À l’inverse, un échec des négociations pourrait déclencher des mesures punitives supplémentaires et des tensions accrues sur le commerce énergétique.
«l’échec des négociations sur l’Ukraine pourrait contraindre Trump à agir, car il a clairement fait savoir que l’échec des négociations aurait de graves répercussions», souligne Matt Britzman, analyste chez Hargreaves Lansdown. Le président américain a, par exemple, menacé d’appliquer des droits de douane secondaires sur les pays importateurs de pétrole russe, citant notamment l’Inde comme deuxième consommateur de brut russe.
Un tel scénario de sanctions additionnelles ou de restrictions commerciales pourrait inverser la récente baisse du baril et entraîner une remontée sensible des cours. Il reste toutefois impossible, à ce stade, de prévoir l’issue des entretiens ou l’ampleur des conséquences sur le marché pétrolier sans annonces officielles.
À court terme : comportements des investisseurs et calendrier
La dynamique observée vendredi illustre surtout des comportements prudents : arbitrages de fin de semaine, fermetures de positions spéculatives et réaction aux communiqués officiels éventuels. Les marchés resteront attentifs aux déclarations des deux chefs d’État et à toute information relative à un ajustement des sanctions ou aux conditions d’exportation du brut russe.
Sur le plan opérationnel, les prochaines heures et la période suivant la réunion devraient déterminer si la tendance baissière se confirme ou si des effets contraires apparaissent, en fonction des décisions politiques et des annonces publiques.