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Le télétravail a profondément modifié notre manière de travailler, soulevant des questions essentielles sur la culture d’entreprise. À l’heure où de nombreuses entreprises cherchent à établir un équilibre entre travail à distance et présentiel, il est crucial d’examiner comment ces choix impactent les dynamiques internes.
Quelle culture d’entreprise défendre ?
Dara Khosrowshahi, le PDG d’Uber, a récemment annoncé que tous les salariés devaient travailler au moins trois jours par semaine au bureau, affirmant que « ce n’est pas seulement une question de productivité ». Pour lui, il est essentiel de créer une culture qui soutienne la prochaine phase de croissance de l’entreprise.
Cette volonté de rappeler les employés au bureau n’est pas isolée. En janvier, Amazon a également demandé à son personnel de revenir à la norme d’avant la pandémie : cinq jours de travail au bureau par semaine. Andy Jassy, le PDG d’Amazon, a expliqué que « les gens rebondissent mieux sur les idées des autres lorsqu’ils sont ensemble ».
Les dirigeants sont conscients que la culture d’entreprise peut influencer l’innovation et la rentabilité. Toutefois, forcer le retour au bureau améliore-t-il réellement cette culture ? Les réponses varient en fonction des objectifs culturels des entreprises.
Impact du retour au bureau sur la satisfaction des employés
Les entreprises qui ont imposé le retour au bureau après la pandémie ont observé une baisse de la satisfaction au travail et une hausse du turnover, sans pour autant constater d’amélioration de leurs performances.
De nombreux dirigeants affirment que la présence physique au bureau favorise la créativité et la collaboration. Une étude menée par Microsoft a révélé que le télétravail, durant le premier semestre 2020, avait conduit à une structure organisationnelle plus « cloisonnée » et moins « dynamique ». De plus, l’intégration des nouveaux employés s’avère plus difficile dans un environnement de travail à distance.
En revanche, une majorité d’employés préfèrent travailler au moins une partie de leur temps chez eux, soulignant un décalage entre les attentes des dirigeants et les désirs des salariés.
Une culture d’entreprise plus agile mais parfois toxique
Pour mieux comprendre la relation entre les politiques de télétravail et la culture d’entreprise, des études menées par CultureX et Work Forward ont été analysées. Ces études ont permis de classer les entreprises en fonction de leur approche du télétravail : présence totale, flexibilité ou modèle hybride.
Les résultats montrent que les entreprises demandant une présence au bureau cinq jours par semaine sont perçues comme plus « agiles », capable de réagir rapidement aux évolutions du marché. Cependant, ces entreprises subissent également des critiques sur d’autres aspects, notamment le soutien perçu par les employés, la qualité du leadership et la toxicité au travail.
Mauvais équilibre vie professionnelle-vie personnelle
Cette analyse présente des limitations, car les entreprises qui négligent le soutien aux employés pourraient également être moins réceptives à leur demande de flexibilité. Toutefois, les entreprises qui réussissent à obtenir de bons résultats en matière d’agilité, comme Nvidia ou Tesla, tendent à offrir des conditions favorables tout en maintenant un équilibre vie professionnelle-vie personnelle souvent déséquilibré.
Plus de cinq ans après le début de la pandémie, les entreprises continuent de naviguer entre le travail présentiel et à distance. Face à un marché du travail en ralentissement, les employeurs pourraient être tentés de renforcer la présence au bureau pour privilégier la culture d’entreprise, malgré les risques associés à cette stratégie.