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Les défis économiques de la Syrie nouvelle en période de transition

by Sara
Les défis économiques de la Syrie nouvelle en période de transition
Syrie

Les défis économiques de la Syrie nouvelle en période de transition

La Syrie se prépare à entrer dans une nouvelle ère, axée sur la reconstruction de ses institutions, et en particulier de son secteur économique, après la chute du régime des Assad. Des discussions sont en cours concernant la tenue d’un congrès national et la rédaction d’une nouvelle constitution, dans l’espoir de mener le pays vers un avenir marqué par la liberté, la démocratie, les droits de l’homme, la justice sociale et la dignité humaine.

Des défis économiques et sociaux majeurs

Cependant, plusieurs défis économiques et sociaux entravent cette transition. Selon un rapport publié par la Banque mondiale en mai 2024, 69 % de la population syrienne vit dans la pauvreté, dont 27 % dans une pauvreté extrême. Cette situation nécessite une attention particulière afin de garantir une distribution juste des richesses dans cette nouvelle ère.

Les politiques économiques devront être plus attentives aux besoins des victimes du régime d’Bachar al-Assad, notamment celles ayant souffert durant la période de 2012 à 2024.

Les nécessités de la reconstruction

Les besoins en matière de reconstruction sont considérables, estimés à environ 300 milliards de dollars. La priorité sera de reconstruire les maisons détruites par les frappes aériennes du régime et de mettre en place des programmes d’aide pour soutenir les individus dans la construction ou la réparation de leurs logements.

De plus, le cadre législatif nécessite diverses modifications. Les premières actions du gouvernement intérimaire dirigé par Mohamed Bachir ont inclus des décisions visant à faciliter l’environnement économique, notamment la libération du taux de change et la régulation des transactions en devises étrangères.

Un tournant vers l’économie de marché libre

Alors que la tendance globale se dirige vers une économie de marché libre, de nombreux pays rencontrent des particularités concernant la liberté commerciale et l’engagement envers les investissements étrangers. La Russie, après l’effondrement de l’Union soviétique, a connu une instabilité économique qui a été rectifiée par l’arrivée de Poutine, qui a permis un équilibre entre le secteur privé et l’État.

Selon l’économiste anglais John Chang, dans son livre « Rkick the Ladder: Development Strategies from the 19th Century to the Present », les pays développés ont, à leurs débuts, été prudents sur les questions de commerce et de mouvement des capitaux, n’embrassant véritablement la liberté du marché qu’une fois solidement établis.

La situation actuelle de la Syrie, après la chute du régime, pourrait s’orienter vers une économie de marché libre, mais ce processus nécessitera des étapes de transition adaptées.

Les spécificités de la situation syrienne

La période de conflit, où le régime d’Assad a utilisé la force contre son peuple, a entraîné une chute dramatique des indicateurs économiques. Le PIB de la Syrie est tombé à moins de 8 milliards de dollars, contre environ 61 milliards en 2010.

Le président de la Chambre de commerce de Damas, Bassel Hamoui, a déclaré que le nouveau gouvernement syrien adopterait un modèle de marché libre et intégrerait le pays dans l’économie mondiale, marquant ainsi un grand changement par rapport à des décennies de contrôle étatique.

Cependant, bien que cette démarche puisse susciter de l’optimisme, elle pose également de nombreux défis en matière de développement, car le pays se remet d’une guerre et souffre d’un manque crucial de biens et de services, notamment dans les zones contrôlées par le régime.

Les enjeux de la production locale

Les commerçants, souvent attirés par des gains rapides, doivent s’engager dans une réflexion plus large sur la durabilité économique. L’activité de production est essentielle pour créer des emplois stables et contribuer à une forte valeur ajoutée pour l’économie.

Un soutien à la production locale, en favorisant les ressources internes et en formant une main-d’œuvre qualifiée, est crucial pour stimuler un renouveau économique. La libéralisation du commerce, si mal adaptée, pourrait réduire la Syrie à un simple marché pour des produits étrangers, nuisant ainsi à son propre secteur productif.

La nécessité d’une stratégie de développement

Pour éviter cela, il est impératif d’élaborer un plan de développement qui cible la construction de secteurs productifs et offre le soutien nécessaire, notamment concernant les droits de douane et les investissements étrangers.

Il existe des avantages dans le marché du travail syrien, notamment le respect du travail comme valeur chez une grande partie de la population et la qualité des services fournis, surtout dans les secteurs professionnels. Toutefois, un environnement économique déformé par les pratiques du régime d’Assad a laissé le secteur privé souffrir d’importantes lacunes, notamment en matière de financement.

Vers un modèle économique hybride

La Syrie doit envisager un modèle économique hybride qui combine les secteurs public et privé. Un secteur public fonctionnant selon des principes économiques peut établir un équilibre avec le secteur privé, évitant ainsi les monopoles et favorisant une concurrence saine.

Si la Syrie doit adopter le libre marché, elle devrait s’orienter vers un modèle de capitalisme social qui préserve les droits de l’homme tout en régulant les profits des capitalistes pour favoriser un équilibre social, incluant des taxes progressives et des lois anti-monopole.

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