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Ryad, Moscou et six alliés de l’Opep+ ont confirmé dimanche une nouvelle augmentation de leurs quotas, mettant un terme au cycle de relance lancé en avril pour reconquérir leurs parts de marché.
Augmentation des quotas de production
Les huit ministres de l’Énergie concernés ont validé un ajustement de la production de 547 000 barils par jour en septembre 2025, par rapport au niveau requis en août, selon le communiqué publié par l’Opep. Cette hausse était attendue par les marchés, déjà « largement prise en compte dans les prix », d’après Giovanni Staunovo, analyste chez UBS, qui n’anticipe aucun choc lors de la réouverture des cotations lundi.
Évolution du marché pétrolier
Le baril de Brent, référence mondiale, se situe actuellement autour de 65 euros, bien en deçà des sommets de 110 euros atteints au printemps 2022 après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. L’Opep et ses alliés ont changé de stratégie récemment : après avoir joué sur la rareté pour soutenir les cours, ils se concentrent maintenant sur la reconquête de leurs parts de marché.
Un changement de cap
Ce changement de stratégie marque une rupture après des mois de lutte contre la chute des prix, période durant laquelle l’Opep+ avait choisi une politique de réduction de l’offre via plusieurs coupes de production. C’est l’une d’elles, de 2,2 millions de barils par jour consentis par l’Arabie saoudite, la Russie, l’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et Oman, qui a été réintroduite sur le marché.
Avec la hausse annoncée, l’Opep+ signe le retour complet de cette tranche – ainsi que 300 000 barils par jour accordés spécifiquement aux Émirats arabes unis – un an avant ce qui était prévu initialement.
Perspectives incertaines
L’horizon pour les prochains mois semble plus incertain. « Notre scénario de base parie sur le fait que le groupe marquera ensuite une pause dans ses hausses », avance Warren Patterson, chez ING. Les prix de l’or noir ont mieux résisté que prévu au début de la réouverture des vannes en avril, soutenus par une demande estivale traditionnellement forte et une prime de risque géopolitique élevée, notamment en raison des tensions entre l’Iran et Israël.
Cependant, le marché pourrait connaître un excédent d’offre important à partir du quatrième trimestre de cette année. L’Opep+ devra veiller à ne pas aggraver cet excédent, souligne M. Patterson. L’alliance s’efforce de trouver un équilibre entre la reconquête de parts de marché et l’évitement d’une chute brutale des prix, afin de préserver ses bénéfices.
La dépendance à la rente pétrolière
L’Arabie saoudite, membre le plus influent de l’Opep, compte sur la rente pétrolière pour financer ses projets d’investissement et de modernisation. Pour le moment, le retour d’autres coupes de production doit être discuté lors de la prochaine réunion ministérielle de l’Opep+ fin novembre, incluant cette fois l’ensemble des 22 membres. Les huit pays concernés se réuniront une nouvelle fois le 7 septembre 2025.
Un contexte géopolitique instable
Le marché pétrolier est bousculé par une demande affectée par des politiques commerciales erratiques et par des tumultes géopolitiques qui menacent l’approvisionnement. Le président américain a donné un délai à Moscou pour mettre fin au conflit en Ukraine, sous peine de sanctions. Cette situation pourrait inciter l’Opep+ à poursuivre son offensive, mais elle ne réagira qu’en cas de perturbations réelles de l’offre, selon Giovanni Staunovo.