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Dans un contexte de tensions géopolitiques et de dépendance énergétique, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a révélé que l’Union européenne s’engage à acheter des produits énergétiques pour un montant de 750 milliards d’euros (environ 750 milliards de dollars) aux États-Unis. Cet accord, annoncé lors d’une visite en Écosse, vise à réduire la dépendance de l’Europe à l’égard des hydrocarbures russes.
Un engagement fort pour l’énergie américaine
Dans le cadre de cet accord commercial signé entre l’Union européenne et les États-Unis, l’UE a accepté d’imposer des droits de douane de 15 % sur la plupart des produits exportés vers l’Europe. Ursula von der Leyen a souligné que cet engagement comprendra des achats significatifs de gaz naturel liquéfié (GNL), de pétrole et de combustibles nucléaires américains.
« Nous remplacerons le gaz et le pétrole russes par des achats importants en provenance des États-Unis », a déclaré von der Leyen, précisant que cet effort se chiffrera à 750 milliards d’euros sur trois ans.
Des défis à relever
Bien que cette initiative soit ambitieuse, la répartition exacte des 750 milliards d’euros n’a pas encore été précisée, et certains experts estiment que cet objectif pourrait être difficile à atteindre. En effet, les importations européennes d’énergie en provenance des États-Unis n’ont pas dépassé 80 milliards de dollars en 2024.
Pour respecter l’engagement pris, l’UE devra tripler ses importations, ce qui pourrait s’avérer complexe, surtout dans un contexte où les États-Unis sont déjà le deuxième fournisseur de gaz de l’UE après la Norvège.
Augmentation des importations de GNL
Depuis le début de la guerre en Ukraine en 2022, l’UE a convenu avec les États-Unis d’augmenter ses approvisionnements en GNL à 15 milliards de mètres cubes. En 2024, l’UE a importé plus de 100 milliards de mètres cubes de GNL, dont 45 % provenaient des États-Unis, illustrant ainsi l’importance croissante de ce marché pour l’Europe.
Perspectives d’avenir
Maximo Miccinilli, responsable énergie et climat du cabinet de conseil FleishmanHillard EU, a exprimé des réserves quant à la faisabilité de cet engagement. « 750 milliards de dollars, c’est énorme pour trois ans, et je ne vois pas très bien ce que cela impliquera au-delà du GNL et de quelques autres hydrocarbures », a-t-il déclaré.
Pour atteindre cet objectif, l’UE devra également intensifier ses importations de pétrole américain, qui ont représenté 19 milliards de dollars au premier semestre 2024, soit 14 % de la consommation totale du continent.