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Main-d’œuvre étrangère : le défi économique des États-Unis

by Sara
France, USA

Et si l’expulsion des immigrés n’était pas une solution, mais le début d’un problème bien plus vaste ?

Une vision xénophobe : le raisonnement de Trump

« Tout ce que je fais, c’est diriger le pays – et je le fais bien. » – Donald Trump

Les forces MAGA se heurtent à un mur de briques d’une réalité implacable. Il n’y a pas de repas gratuits, pas de solutions miracles. Aucune problématique ne peut se transformer en désastre, pour peu qu’on lui applique vigoureusement une solution estampillée MAGA. En effet, l’empire est en déclin depuis près de vingt-cinq ans, et Donald Trump a été élu pour tenter d’enrayer cette tendance.

Les conséquences de l’expulsion massive

Si Trump parvenait à redresser la barre, cela bouleverserait la tendance actuelle et obligerait à réévaluer nos perspectives d’investissement à long terme. Nous continuons d’examiner son programme dans l’espoir d’y trouver une solution, mais jusqu’à présent, il n’y a rien de prometteur.

La logique de Donald Trump repose sur une vision xénophobe : avec moins d’immigrants dans le bassin d’emploi, les salaires des citoyens américains augmenteraient, et les consommateurs achèteraient davantage de produits américains. Cependant, cette vision simpliste ne prend pas en compte les répercussions économiques.

Coûts et implications financières

Trump prévoit d’expulser dix millions d’« illégaux », avec un budget de 70 milliards d’euros prévu pour cette opération. Cependant, un rapport de l’American Immigration Council évalue que l’expulsion d’un million de sans-papiers coûterait plus de 88 milliards d’euros par an, soit un total de 968 milliards d’euros sur dix ans, ce qui représente près de 100 000 euros par personne expulsée.

Une analyse de Deutsche Bank révèle que, depuis l’investiture de Trump, les rencontres à la frontière sud-ouest ont chuté de 200 000 par mois à 12 000, mettant en évidence l’impact de ces politiques sur l’immigration.

Une main-d’œuvre indispensable

Il est crucial de rappeler que le marché de l’emploi local est en stagnation. Au cours des cinq dernières années, le nombre d’emplois attribués à des travailleurs nés aux États-Unis n’a pas augmenté. L’économie américaine a donc besoin de l’apport de la main-d’œuvre étrangère pour croître.

Les déportations massives pourraient entraîner une baisse du PIB réel de 7,4 % d’ici 2028, avec des pénuries de main-d’œuvre dans des secteurs clés. La Commission économique mixte des démocrates souligne la suppression de 225 000 postes dans l’agriculture et de 1,5 million dans le secteur de la construction.

Un impact sur les prix et la consommation

En expulsant des millions de travailleurs à bas salaires, les prix des produits fabriqués à l’intérieur des États-Unis augmentent, rendant les produits étrangers plus compétitifs. Cela risque de décourager encore plus les consommateurs américains d’acheter localement.

Les importateurs pourraient être contraints d’absorber les coûts supplémentaires, mais inévitablement, ces coûts seraient répercutés sur les consommateurs, entraînant une diminution de leur pouvoir d’achat.

Les implications d’une politique protectionniste

La réduction des déficits commerciaux diminuerait également la quantité de dollars américains en circulation à l’étranger, impactant le financement des déficits et les taux d’intérêt, tout en soutenant les prix des actifs américains.

Ainsi, l’équipe de Trump pourrait créer une situation économique encore plus désavantageuse, renforçant une dynamique déjà problématique. La question demeure : jusqu’où cela nous mènera-t-il ?

Bill Bonner

Bill Bonner est le co-auteur de plusieurs best-sellers sur l’économie américaine et ses dynamiques. Sa vision critique et contrariante de l’économie propose un regard lucide sur les enjeux financiers contemporains.

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