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Pressions douanières américaines pour imposer Starlink en Afrique
Selon le journal The Washington Post, l’administration de l’ancien président Donald Trump a employé des mesures commerciales pour contraindre plusieurs pays africains à accorder des licences à la société Starlink, appartenant au milliardaire Elon Musk. L’objectif affiché est d’étendre les services d’Internet par satellite de Starlink sur le continent africain.
Des documents diplomatiques consultés par le journal révèlent que Washington a instauré des droits de douane sur les exportations en provenance de certains pays africains afin de les pousser à accepter l’entrée de Starlink sur leurs marchés. L’un des exemples les plus marquants concerne le Royaume du Lesotho, où le gouvernement a rapidement délivré une licence de dix ans à la société, juste après l’annonce américaine d’une taxe douanière de 50 % sur certaines importations.
Des analystes soulignent que cette stratégie reflète un usage direct d’outils économiques pour servir les intérêts spécifiques de certaines entreprises, soulevant des questions sur la transparence de ces initiatives.
Un réseau d’influence étendu à travers l’Afrique
Outre le Lesotho, d’autres pays africains comme la Somalie et la République démocratique du Congo ont reçu des messages diplomatiques encourageant fortement l’accélération des procédures d’octroi de licences pour Starlink. Cette démarche s’inscrit dans une stratégie plus large de Washington visant à concurrencer l’influence technologique croissante de la Chine et de la Russie sur le continent.
Les documents dévoilent que le Département d’État américain, sous la direction de Marco Rubio, a donné des instructions aux ambassades américaines en Afrique pour prioriser la facilitation de l’entrée des entreprises américaines du secteur des télécommunications, notamment Starlink.
Cette politique témoigne d’une volonté claire de renforcer la présence américaine dans un secteur stratégique en pleine expansion.
Elon Musk au cœur des enjeux géopolitiques
Elon Musk, allié notable de Donald Trump et financier de sa campagne électorale, se trouve au centre de nombreuses interrogations concernant un possible conflit d’intérêts. Sa société bénéficie directement des décisions gouvernementales, ce qui alimente le débat sur l’impartialité des politiques publiques dans ce domaine.
Des rapports indiquent également que Musk conseille l’administration actuelle sur des questions liées à la technologie et à l’espace, en plus de son rôle officiel dans un organisme chargé de l’efficacité gouvernementale. Cette double casquette ajoute une dimension politique importante aux opérations internationales de Starlink.
Afrique : entre besoin d’innovation et pressions externes
Des spécialistes soulignent que les services d’Internet par satellite pourraient considérablement réduire la fracture numérique dans plusieurs pays africains confrontés à une infrastructure déficiente. Cependant, ils mettent en garde contre des accords potentiellement déséquilibrés, qui favoriseraient les intérêts politiques américains au détriment de la souveraineté technologique des États concernés.
Cette situation complexe illustre les défis auxquels sont confrontées les nations africaines, prises entre la nécessité de développement technologique et les pressions géopolitiques internationales.