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Ryanair face au gouvernement : impact sur le marché français

by Sara
Ryanair face au gouvernement : impact sur le marché français
France, Irlande

Le bras de fer est engagé. Ryanair a annoncé, le 30 juillet, réduire de 13 % ses activités en France avec la fermeture de trois dessertes : Strasbourg, Brive et Bergerac. En raison, affirme la compagnie, du triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA), décidée dans le budget 2025, passant de 2,60 à 7,40 euros. Michael O’Leary, le patron de Ryanair, assure aussi qu’il pourrait aller encore plus loin si le gouvernement ne revient pas en arrière.

Les enjeux de cette réduction d’activité

Mais peut-il réellement mettre ses menaces à exécution ? Ryanair a fait voyager, en 2024, 15 millions de passagers de l’Hexagone, où le transporteur paye d’ailleurs peu d’impôts, étant domicilié en Irlande. C’est beaucoup moins que les 20,7 millions de personnes transportées rien qu’en juillet à l’échelle européenne, et 200 millions sur l’ensemble de l’année dernière. Parmi les plus gros marchés pour la compagnie, la France arrive derrière l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni et l’Irlande.

Une présence limitée en France

« Aujourd’hui, le problème de Ryanair, c’est qu’ils manquent d’avions. En réalité, s’ils déplaçaient ceux présents en France vers d’autres pays en très forte croissance, notamment à l’Est de l’Europe, ils pourraient gagner plus d’argent », analyse Xavier Tytelman, expert du secteur. Le rapport de force leur est assez favorable. Michael O’Leary ne cache d’ailleurs pas son envie de s’installer là « où les coûts sont plus bas » pour maximiser les profits, qui s’établissaient à 1,6 milliard d’euros l’année dernière.

Dans cette logique, Ryanair n’a que peu de salariés, en particulier en France. À part dans les bases de la compagnie, comme à l’aéroport de Paris-Beauvais, elle sous-traite un maximum de tâches. « La gestion des bagages, par exemple, dans les petits aéroports, ils n’ont besoin de monde que deux heures dans la journée, donc ils prennent une entreprise sous-traitante », détaille Xavier Tytelman. Mais ses décisions ont tout de même un impact économique. « In fine, Ryanair ne va pas directement supprimer des emplois, mais ces entreprises-là, oui. »

Des départs qui affectent l’économie locale

Le départ de la compagnie pourrait aussi affecter l’économie locale. Toujours dans sa stratégie d’optimisation des coûts à outrance, Ryanair, qui n’a jamais voulu s’implanter dans les grands aéroports parisiens (Roissy-Charles de Gaulle, Orly), se concentre sur la province. Là où les élus locaux et le tissu économique voient son arrivée comme une opportunité pour développer le territoire.

Les chambres de commerce accordent ainsi très souvent des « fonds marketing », sorte de réductions des frais d’aéroports qu’elles perçoivent. « Mais ils font leur calcul. L’investissement est très vite rentabilisé. À Bergerac par exemple, Ryanair a sans doute ramené des milliers d’Anglais avec ses liaisons vers l’Angleterre, qui dépensaient des milliers d’euros sur place », relève Xavier Tytelman. Dans certains cas, d’autres compagnies vont reprendre la place. Mais sinon…

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