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Le parquet colombien a annoncé la saisie de bureaux appartenant à Perenco, une entreprise pétrolière franco-britannique, dans le cadre d’accusations de financement des Autodéfenses unies de Colombie (AUC), un groupe paramilitaire responsable de nombreux crimes dans le pays.
Accusations et saisie
Le 9 juillet, deux ensembles de bureaux à Bogotá ont été saisis par les autorités, suite à un jugement d’un tribunal spécial qui a établi que Perenco aurait financé les AUC dans le nord-est de la Colombie entre 1997 et 2005. Depuis son implantation en Colombie en 1993, la société a été sous le feu des critiques, notamment depuis 2010, lorsque des anciens paramilitaires ont affirmé avoir reçu un soutien financier de la part de la compagnie.
Réactions de Perenco
Dans un communiqué publié récemment, Perenco a catégoriquement nié tout lien avec des groupes illégaux, considérant la saisie comme arbitraire, sans procédure judiciaire ni possibilité de se défendre. L’entreprise a rappelé son engagement envers les droits humains dans le cadre de sa politique éthique.
Impacts financiers
Les biens saisis, d’une valeur d’environ 9 millions d’euros, seront utilisés pour un fonds de réparation des victimes de la violence paramilitaire, établi après la démobilisation d’environ 30 000 combattants en 2006 sous le gouvernement d’Alvaro Uribe. Selon le parquet, ces fonds serviront à indemniser les populations touchées par les violences dans le département de Casanare.
Témoignages et implications
Des anciens combattants des AUC affirment que Perenco a fourni de l’argent, du carburant, de la nourriture et des moyens de transport en échange de services de sécurité pour ses installations pétrolières. La situation de Perenco n’est pas unique, d’autres multinationales, comme Chiquita Brands et Drummond, ont également été accusées de financer des groupes paramilitaires en Colombie.
Contexte du conflit en Colombie
La Colombie est plongée dans un conflit armé depuis plus de six décennies, impliquant guérillas, narcotrafiquants et forces de l’ordre. Ce conflit a causé environ 1,1 million de morts, 200 000 disparus et 9 millions de déplacés, illustrant l’ampleur tragique de la situation humanitaire dans le pays.