Table of Contents
Sanifirst : La délocalisation qui divise les salariés
Publié le 28/09/2024 à 14:23
L’entreprise Sanifirst, fabricant de robinetterie basé en Charente, a annoncé sa décision de délocaliser ses activités au Portugal. Cette orientation s’inscrit dans un contexte difficile, puisque le groupe fait face à des problèmes financiers depuis dix ans. Dans le cadre de cette stratégie, la direction a offert aux neuf salariés de l’usine une option de mutation vers le Portugal, avec des salaires réduits pouvant aller de 50% à 67% par rapport à leur rémunération actuelle.
Les conditions de la mutation
Actuellement, les employés de l’usine de Gond-Pontouvre, en Charente, sont confrontés à une fermeture imminente. Les neuf salariés en place devront choisir entre perdre leur emploi ou accepter une mutation avec un salaire drastiquement diminué. Un salarié a exprimé son désarroi : « Je gagne 1 600 euros nets par mois, et on me propose seulement 900 euros bruts pour partir au Portugal. » Un autre employé a ajouté : « Même si on me propose 2 000 euros, je ne peux pas. Ma famille est ici, mes parents sont ici, mes enfants sont scolarisés en Charente… »
Réactions syndicales et obligations légales
Victor Costa, délégué syndical CFE-CGC à Sanifirst, a réagi vivement à cette situation, soulignant que la proposition de mutation se fait « sans aucun soutien pour ceux qui ne parlent pas portugais » ni « pour le déménagement ». La loi impose à l’employeur d’explorer toutes les possibilités de reclassement sur le territoire français. Cependant, proposer une mutation internationale afin d’éviter un licenciement est également légal. Ce type de pratique n’est pas nouveau, comme l’illustre le cas de Continental en 2010, qui avait proposé des reclassements similaires, tout comme Philips la même année pour une mutation en Hongrie.
Les décisions prises par Sanifirst soulèvent des questions importantes sur l’avenir des travailleurs en France face à la délocalisation et les mutations à l’étranger.